1. Laurie et moi


    Datte: 13/07/2019, Catégories: fh, jeunes, amour, init, nostalgie, amourdura, prememois, Auteur: Olivk, Source: Revebebe

    ... amour que la mort elle-même, quel que soit le moment où elle nous séparerait. Mais ça… c’était le saut dans l’inconnu le plus total et ça nous terrifiait. Une fois de plus c’est la lucidité de Laurie qui est venue à notre secours :
    
    — Tom, rappelle-toi tout ce qu’on a déjà vécu, rappelle-toi comment on s’en est toujours sortis : ensemble. Les copines avec qui j’ai déjà discuté des garçons et qui l’ont fait, elles me disent toutes comment elles ont aimé, ou pas aimé. Mais aucune m’a encore dit si le garçon, lui, avait aimé, ou non. Moi je veux que tu aimes, et je sais que tu veux que j’aime. T’es pas meilleur qu’un autre pour t’occuper de toi-même, mais tu sais prendre soin de moi comme personne, et moi c’est pareil. Laisse-moi me soucier de comment ça sera pour toi, avant, pendant et après, je te laisserai faire de même pour moi. Je te confierais ma vie sans hésiter une seconde, alors ma virginité c’est rien. Et toi je sais que c’est pareil.
    
    Elle m’avait dit ça d’un trait, sans marquer de pause, sans quitter mes yeux. Je lui ai souri et j’ai acquiescé, elle avait naturellement raison. Bien sûr toute anxiété n’avait pas disparu mais on se sentait capables d’affronter l’inconnu. Quoi qu’il arrive, on serait capables de faire face, ensemble.
    
    On avait convenu qu’on ne voulait pas juste « faire l’acte ». On ne voulait pas d’un truc mécanique pour ensuite se dire « OK, c’est bon, ça c’est fait. » On voulait que ça soit à la hauteur de notre amour : absolu. C’était le seul ...
    ... moyen, on le savait, de ne pas risquer de regrets. Il fallait que tout concorde avec cette envie d’absolu : le moment, le lieu, l’ambiance, et notre état d’esprit suivrait. On a donc passé le reste de la nuit sous notre plaid, à échafauder notre plan. Le lieu s’est imposé de lui-même : le grand étang, et plus précisément notre ponton de bois habituel. Pour l’ambiance, il nous faudrait des couvertures, plus tout le reste.
    
    * * *
    
    C’était la plus belle soirée d’été qu’on puisse imaginer. L’air était doux, il y avait une très légère brise qui créait de fines vaguelettes à la surface de l’étang. Le soleil était déjà derrière l’horizon en feu et les oiseaux du soir commençaient à sortir. J’avais installé les couvertures à même le ponton, le plaid replié était posé à côté, la bouteille de vin gardait le frais au fond de l’étang au bout d’une ficelle et je jetais des cailloux dans l’eau en l’attendant. J’étais nerveux mais je me forçais à ne pas trahir ma confiance en elle : ça se passerait bien.
    
    Laurie avait insisté pour qu’on se rende séparément à l’étang. J’avais accepté sans bien comprendre mais quand je l’ai vue déboucher du sentier et se diriger vers le ponton, j’ai compris et j’ai cru que ma respiration s’était arrêtée pour de bon. Hormis à la remise des baccalauréats où elle avait mis un petit tailleur qui ne lui seyait qu’à moitié, Laurie s’était toujours habillée sans chichis. Elle avait bon goût mais ses tenues restaient simples et pratiques. Et voilà que j’avais ...
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