Laurie et moi
Datte: 13/07/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
amour,
init,
nostalgie,
amourdura,
prememois,
Auteur: Olivk, Source: Revebebe
... fac de droit et moi de mathématiques. On serait dans la même ville mais dans deux établissements différents. On avait trouvé un petit appartement d’étudiant et il allait falloir payer une partie du loyer, nos parents ayant mis un point d’honneur à ne pas nous pouponner. On aurait donc encore moins de temps à passer ensemble et on était là, sur ce banc, à discuter de comment on allait profiter au maximum de tous les moments qui nous seraient impartis.
Mais il y avait autre chose qui nous tracassait. On était devenus de beaux jeunes gens, Laurie et moi, et on savait déjà que les études seraient dures et qu’un moyen universellement reconnu pour supporter cela, c’est faire la fête, rencontrer des garçons et des filles et s’amuser. Tous les deux on était encore vierges, mais pas naïfs : on savait bien que d’une façon ou d’une autre, on ne le serait plus à la fin de nos études. Sur notre banc public, Laurie s’est soudainement interrompue dans nos projets de voyage et elle m’a regardé d’un air particulièrement sérieux.
— Tom… je sais pas comment je peux te dire ce que j’ai envie de te dire, mais…
Elle s’était à nouveau interrompue. Je voyais son trouble et surtout, elle n’arrivait pas à me regarder dans les yeux. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas mais elle a fui mon regard à nouveau, avant de prendre son courage à deux mains et de se lancer :
— Eh bien voilà, j’aimerais bien… j’aimerais bien que la première fois que je ferai… tu sais… avec un garçon… eh bien que ce ...
... soit avec toi. J’aurais moins peur.
J’avais beau m’y attendre inconsciemment, et même sans me l’avouer avoir déjà pensé la même chose, j’en ai eu le souffle coupé. Ce qui n’était jusqu’à présent qu’une vague intuition fugitive avait tout à coup pris corps devant nous, et il n’était plus possible de revenir en arrière. Mais les faits étaient là, évidents pour elle comme pour moi : il ne pouvait en être autrement. Cela n’avait plus rien à voir avec les couteaux, les tampons, les sangsues ou les hémorragies, bien qu’une fois encore cela concernait notre sang vital, sans lequel il n’y a ni désir ni plaisir.
On avait décidé de reparler tranquillement de ça le soir venu, dans ma chambre à la maison. Je m’étais laissé penser que l’idée disparaîtrait pendant la journée, que c’était juste un coup de folie passager. Mais le soir l’évidence n’avait pas bougé d’un cheveu. On s’est assis sur mon lit, contre le mur et on s’est emmitouflés dans notre fidèle plaid en laine. On n’avait jamais été aussi nerveux de notre vie et on osait à peine se regarder en face, mais les cicatrices sur nos paumes nous rappelaient notre serment, et il n’y a pas d’autres serments qui vaillent que ceux à la vie à la mort.
Notre plus grande crainte pour le moment n’était pas de faire l’acte physique en soi : on allait bien trouver un moyen. Ce qui nous angoissait vraiment, c’était de ne pas savoir ce que ça pourrait changer à notre relation. Jamais on n’avait évoqué une quelconque autre fin pour notre ...