1. Laurie et moi


    Datte: 13/07/2019, Catégories: fh, jeunes, amour, init, nostalgie, amourdura, prememois, Auteur: Olivk, Source: Revebebe

    ... qu’on va jamais, jamais, jamais se laisser tomber, OK ? elle m’a demandé une fois ses esprits retrouvés. Comme ils font dans les films, tu sais, avec le couteau.
    
    C’était, je crois, la première fois qu’on s’est vraiment fait engueuler par nos parents. On aurait pu se blesser sérieusement, même perdre l’usage de la main ! Petits idiots inconscients ! On a baissé la tête, juré qu’on recommencerait pas ce genre de choses mais on savait à ce moment-là qu’aucune épreuve jamais ne nous séparerait. Quand on a eu fini d’être punis, c’est à dire le week-end suivant, on a fabriqué une tente dans le jardin et on y a passé la nuit dans les bras l’un de l’autre, à se raconter des histoires qui font peur avec, dedans, des clowns, des dames blanches et des pluies de sangsues. On adorait ça !
    
    * * *
    
    Puis est arrivée l’adolescence, avec ses changements et ses découvertes. Je commençais à regarder les filles plus comme avant, et Laurie commençait à rougir quand un garçon la regardait en souriant. Mais elle était toujours ma Lola et j’étais toujours son Tom, on se racontait tous les sentiments de notre âge sans aucune gêne alors que même sous la torture on ne les aurait avoués à personne d’autre.
    
    Pendant que nos relations avec les autres filles et garçons prenaient un tour nouveau, la nôtre est restée intemporelle. Tant elle que moi avons eu quelques petits flirts mais rien qui n’a duré. J’ai vite compris que les filles appréciaient que très moyennement quand je leur présentais ...
    ... Laurie, et de son côté ça ne se passait pas mieux, et cacher ou mentir sur notre relation ne nous serait même pas venu à l’esprit.
    
    On en a longuement parlé, un beau soir de l’automne de nos 15 ans. On était retournés à l’étang, l’air était frais et on s’est emmitouflés dans un doux plaid en laine. On en a finalement conclu que pour l’instant, si les autres ne voulaient pas de notre amitié mutuelle, eh bien on ne voudrait pas d’eux non plus. Et Laurie a eu une idée de génie :
    
    — Tu sais quoi? On devrait se marier, toi et moi. Pas à l’église, pas chez le maire, sans témoins. Juste toi et moi. Et après, on pourra leur dire d’un air hautain et précieux « Désolée mon très cher, mais je suis déjà mariée. » et non seulement ils seraient déçus, mais en plus ils seraient jaloux !
    
    Elle a appuyé et articulé ce dernier mot comme si les rendre jaloux était une fin en soi et a éclaté de son rire si adorable et communicatif. J’ai planté mon regard droit dans le sien et lui ai demandé, le plus sérieusement du monde, comment elle s’imaginait notre mariage.
    
    — Je sais pas… on joindrait nos mains… comme ça, et on se nouerait autour de nos poignets un joli ruban de soie, et puis on se dirait oui sur un truc du genre « Monsieur Thomas, Mademoiselle Laurie, acceptez-vous de vous prendre, l’un et l’autre, pour mari et femme, et de vous chérir jusqu’à ce que la mort vous sépare ? »
    
    Ses grands yeux verts pétillaient quand elle a prononcé cette phrase.
    
    — Et après on s’embrasse ? j’ai ajouté ...
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