1. Laurie et moi


    Datte: 13/07/2019, Catégories: fh, jeunes, amour, init, nostalgie, amourdura, prememois, Auteur: Olivk, Source: Revebebe

    ... en souriant.
    
    Elle a pouffé de rire comme une folle, les joues toutes roses et elle a gloussé :
    
    — Ouais !
    
    On a eu une peine du diable avec le ruban – en fait un de mes lacets de baskets –, mais comme toujours, en additionnant nos efforts et en tenant les bouts du lacet entre les dents tout en essayant de ne pas rire, on y est arrivés. On a prononcé la phrase rituelle d’air air solennel, on s’est dit oui en même temps, les yeux dans les yeux, puis elle s’est penchée vers moi et a déposé le plus doux des baisers sur ma joue.
    
    Notre nuit de noces a été une des nuits les plus parfaitement heureuses que j’aie passées avec elle. Bien au chaud sous notre plaid, elle était blottie dos contre moi, mes bras serrés autour de son ventre, sa joue toute chaude contre la mienne. On a très peu parlé cette nuit-là, on regardait les étoiles, on écoutait les mille bruits de la nature et les battements de nos cœurs. Peu à peu nos paupières se sont alourdies, j’entendais sa respiration qui devenait plus profonde, plus régulière. Juste avant qu’on s’endorme l’un contre l’autre, je l’ai entendue murmurer :
    
    — Jusqu’à ce que la mort nous sépare…
    
    On ne s’était jamais dit qu’on s’aimait, c’était une évidence qui allait de soi. Cela n’avait rien à voir avec l’amour des garçons et des filles de notre âge, avec les flirts, avec ces sensations qui nous faisaient rougir en surface et ressentir des choses à des endroits précis de nos corps. Non, c’était un amour qui allait bien au-delà de ...
    ... tout ça, enraciné en nous depuis avant notre naissance, un amour qu’on aurait pu dire pur et innocent s’il était encore de notre époque de croire que l’autre, plus charnel, ne pouvait l’être. Les autres se roulaient des galoches et se pelotaient sous leurs chemises, mais nous on avait bien plus que ça : on avait toutes les étoiles de l’univers dans nos yeux et dans nos cœurs, on était liés par une force d’une intensité infinie.
    
    Les choses auraient pu basculer un dimanche matin où, quelque temps avant notre mariage, Laurie était venue me voir avec un air presque paniqué. Elle m’a raconté qu’elle avait trouvé des taches de sang dans ses draps. Depuis l’épisode de la sangsue, elle avait développé une vraie aversion de la vue du sang. D’abord elle avait eu très peur mais on avait déjà eu quelques cours d’éducation sexuelle en classe et elle avait vite compris de quoi il retournait. Elle a farfouillé dans sa besace et en a sorti une pochette de plastique transparente avec quelques bidules blancs et d’aspect ouateux dedans.
    
    — Je les ai piqué à ma mère, il faut que tu m’aides, ça me fout la pétoche, je sais pas comment faire pour… pour mettre ça.
    
    Elle m’implorait, mais bon Dieu, est-ce que moi je savais quoi en faire !?
    
    — Bon, je lui ai dit, écoute, on va bien trouver, comme d’hab. En fait je pense que je sais comment il faut faire, ils l’ont montré dans le cours je crois, mais…
    
    Elle me regardait d’un air complètement abattu et m’a coupé dans mon élan :
    
    — Moi aussi je ...
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