Bullet Proof
Datte: 27/04/2024,
Catégories:
fh,
Humour
rencontre,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... secrétaire du département, et me connaissait bien, vu que j’étais en fin de cycle étudiant.
Ses yeux écarquillés m’indiquèrent cependant que si j’avais caressé l’espoir que ma beuverie d’hier soir ne se verrait pas trop – j’avais l’habitude que ma jeunesse efface bien des vices – cet espoir venait de disparaître dans la chasse d’eau de la cuvette de ma connerie.
— Ça se voit tant que ça ? me plaignis-je en essayant de reprendre mon souffle.
— Qu’est-ce qui se voit tant queça ? Je ne suis pas sûre qu’on parle de la même chose, répondit-elle d’un air dubitatif.
— Haaan, ne me dites pasça, je vais encore plus stresser ! Vous avez du café ? Du thé ?… Pitié ?
— Oh, oui ! Mais je crois que ça ne va pas suffire, marmonna-t-elle en se levant de derrière son bureau pour aller me chercher une tasse de café.
Je la bus avec avidité, en évitant le regard sidéré de Maryse, qui me contemplait toujours. Soudain, une voix de stentor, parvenant de la salle attenante, nous fit violemment sursauter, moi, et mon café, bien entendu.
— Alors, elle est arrivée ?!
Cette fois, mes yeux tombèrent droit dans ceux de Maryse, qui prit un air navré.
— Désolée Charlotte, ça fait déjà dix minutes qu’il tourne dans son bureau en attendant que tu arrives… ton rendez-vous était à 9 heures…
Oh non. Noooon !
— C’est sûr qu’on a rêvé mieux, comme première impression, chuchota-t-elle, mais ça va bien se passer, ne t’inquiète pas.
Je n’écoutais déjà plus, mon cerveau venait de ...
... s’arrêter – mon cœur aussi je crois. Moi et ma jupe constellée de taches de café nous nous dirigions déjà vers le bureau du directeur, happées par la fatalité comme une vache qu’on mène à l’abattoir. La porte s’ouvrit brusquement juste devant mon nez. L’homme le plus imposant que j’aie jamais vu de ma vie se tenait là, braquant ses yeux mitraillettes dans les miens. Je sentis la pénétration des balles en même temps que mon cœur me remontait dans la gorge. Bon, j’étais morte. Adieu monde cruel.
— C’est vous Charlotte Raimi ? tonna-t-il.
— O…oui….
— Vous êtes en retard !
— O…oui je…
— Vous savez que je n’ai pas que ça à faire, ma petite ?
— D… déso…
— Allez, rentrez !
Je le suivis sans mot dire. Mes jambes avaient du mal à me porter.
— Alors, vous n’êtes pas du matin ?
— S…si m…
— On dirait pas !
— D…déso…
— Pff, ces étudiants ! Pas un pour rattraper l’autre !
Je m’assis… sans mot dire.
Le sang bourdonnait à mes oreilles, j’étais tellement flagada que je me dis : « Merde Charlotte, tu vas pas tomber dans les pommes en plus ?! ». Courageusement, j’essayai de redresser la tête, mais croisai à nouveau le regard revêche du directeur, qui s’était assis de l’autre côté de son bureau. Une fulgurance s’imposa à moi. « Merde Charlotte, pourquoi t’as pas annulé ce rendez-vous en prétextant une gastro ?! »
— Vous n’avez pas l’air bien ma petite, dit-il avec circonspection. Vous avez la gastro ?
— Je… euh je…
— Non parce que ça me dit rien à moi, de rechopper un sale ...