1. Tout se joue le 18 juin.


    Datte: 26/04/2024, Catégories: f, h, cérébral, fantastiqu, Auteur: Aventurine, Source: Revebebe

    ... son intégralité, calculez combien de neurones il restera à Anthony juste avant ses examens. En outre, sachant que ledit étudiant a subi une défaite cuisante lors de ses partiels de janvier, est-il utile qu’il se présente à la session de juin pour valider les modules restants ?
    
    Des lignes et des lignes de notes manuscrites dansent pêle-mêle dans mon esprit, comme sur un écran géant. Je m’exclame alors, levant les bras au ciel en un geste rageur :
    
    « Anthony a perdu une bataille, et Anthony a sans doute aussi perdu la guerre ! »
    
    Soupir de découragement. Je sens poindre le mal de crâne qui va me pourrir ma soirée avec Sandra. Enfin, si j’ai le courage de sortir ce soir comme elle l’a proposé. Je me lève de ma chaise en faisant grincer le vieux parquet et prends mes clés et mon téléphone posés près de moi. Un petit tour au bar juste en bas me fera le plus grand bien. En passant devant le miroir de l’entrée, je fais la moue en découvrant mon reflet. Il va vraiment falloir que je passe chez le coiffeur, me dis-je en tentant de discipliner les mèches châtaines que j’ai triturées dans tous les sens en travaillant. Malheureusement, cela n’aura pas d’effet sur ta mine de zombie. Il faut que tu dormes, mec, tu as trois couches de cernes sous les yeux, tu ressembles à Droopy. Je saisis le perfecto accroché sur la porte et l’enfile d’un geste las.
    
    Je dévale les escaliers en colimaçon, les jambes un peu engourdies par ma station assise prolongée. Dehors, une petite troupe de ...
    ... boulistes est agglutinée au milieu de la place et quelques rires tonitruants me parviennent. Entouré de platanes et de quelques bancs, ce square constitue la vue dont nous disposons de notre appartement. Il est aussi devenu mon refuge verdoyant, ma cour de récréation. Je longe le terrain de pétanques sans me hâter. Le ton est monté entre deux des joueurs qui semblent contester les distances au cochonnet mesurées par un compère bedonnant. Curieux de voir comment le litige va se dénouer, je m’arrête au niveau du banc le plus proche et m’y assied.
    
    De l’autre côté, un banc similaire accueille un vieil homme très voûté qui, les mains jointes sur la canne plantée devant lui, me salue d’un bref hochement de tête. Il a au coin des lèvres un sourire énigmatique. Ses petits yeux pénétrants se posent ensuite sur La Bedaine. Celui-ci vient de se faire piquer des mains le précieux mètre par l’un des joueurs, qui entreprend de nouvelles mesures avec force jurons. Le son de mon téléphone me distrait alors et je tire l’appareil de ma poche, nonchalamment. Un SMS de Sandra.
    
    Pas possible ce soir, j’ai trop de retard dans mon planning de révisions. Penché en avant, les bras posés sur les genoux, mes pouces restent en suspens au-dessus du clavier de mon téléphone. Il va falloir lui pondre une réponse crédible pour lui faire comprendre que j’ai des priorités actuellement. Quitte à friser le burn-out.
    
    Alors que je réfléchis en tentant de faire abstraction des vociférations qui ont repris de ...
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