Tout se joue le 18 juin. - Histoires de Sexe

Tout se joue le 18 juin.

... dans une grange, j’ai toujours voulu croire que sa venue chez nous n’était pas qu’une coïncidence. J’ai toujours voulu croire que d’où il venait, il avait entendu l’appel du Général. Qu’il avait débarqué chez nous pour notre bien à tous. C’est ce qui m’a donné la force de me battre, vois-tu. Maintenant, je me demande ce qu’il est vraiment et ce qu’il fait encore chez nous. Il a peut-être passé quelques beaux dix-huit juin sur notre planète, depuis.

Marcel rit à nouveau de bon cœur. Face à mon vague sourire, il s’exclame :

— Tu dois me prendre pour un vieux fou !

Je hoche la tête par la négative.

— Je ne sais pas quoi penser de tout ça, moi non plus. En tout cas, Anthony, la flamme, ta flamme, ne doit pas s’éteindre ! C’est le Général qui l’a dit en parlant de la résistance. Et c’est ce qu’a entendu ce petit engin céleste, apparemment.

Marcel reprend son souffle quelques instants.

— Tu vois, tout ça n’était pas qu’une histoire de fesses !

Puis, emporté par l’hilarité, Marcel se lève à grand peine en s’appuyant sur sa canne. Une fois debout dans un équilibre précaire, il se met en marche et s’éloigne sans autre forme de salut. Je le suis du regard sans dire un mot puis jette un œil au régiment d’étoiles au-dessus de nous.

— Marcel, attends.

L’homme s’arrête net et se tourne vers moi, l’air surpris.

— Reviens demain. Reviens au bar me raconter ton dix-huit juin. Comment tu as gagné tes combats. Et après… On attendra son retour ensemble, l’année prochaine ou les suivantes !