1. Des nouvelles de Caracas


    Datte: 20/04/2024, Catégories: vacances, caférestau, fête, voyage, autostop, bateau, nonéro, lettre, aventure, lettres, Auteur: Ian, Source: Revebebe

    ... sympathique m’invite à descendre accomplir les premières phases de mon programme.
    
    Un brin de toilette avec la mer dans la glace et le bruit des drisses qui claquent le long des mâts, je remets aux calendes la grasse matinée.
    
    La poste est à deux pas, j’y retrouve avec plaisir le premier paquet de ta part contenant le walkman. Sans plus tarder je vais à la préfecture, à encore deux autres pas d’ici, pour accomplir une formalité sur les conseils de Gilbert, mon ami peintre corse rencontré à Caracas.
    
    Il est toujours préférable d’avoir deux passeports, et d’ailleurs le mien sera périmé en septembre 85 ; de plus, il comporte le visa vénézuélien peu souhaitable pour entrer aux USA (paraît-il).
    
    Je me rends au guichet des passeports, un vieux Martiniquais très brave me reçoit et je lui monte un bateau du style :
    
    — Je viens de l’étranger, j’ai perdu mon passeport, comment faire pour me déplacer sans avoir à retourner en France ?
    — Il faut télexer à la préfecture des Alpes-Mawitimes et si on a l’accord pour en faiwe un autre, pas de pwoblème, revenez dans une semaine.
    
    Sur ce, je cours faire des photos d’identité, les lui apporte et entame le dossier.
    
    Midi : je trouve un autre hôtel à 190 francs la nuitée. À un pas du premier, avec vue sur la cour, mais plus confortable, je m’y installe.
    
    Après-midi : tu verras sur le plan ci-joint que le centre d’intérêt de Fort-de-France est de même importance que Saint-Malo intra-muros et tu devines le plaisir de marcher dans ...
    ... ces rues où des commerces en tout genre se succèdent.
    
    Pas de perte de temps, pas besoin de voiture, une ambiance estivale et nonchalante. C’est un vrai retour à la dimension humaine, c’est intimiste. J’aime.
    
    15 h : je vois de beaux bateaux au mouillage, mais pense qu’il y a sûrement une marina où l’on peut les aborder de plus près et commencer à chercher un embarquement.
    
    Je me dirige vers le port et passe devant des murailles qui me rappellent à la fois Saint-Malo et Antibes. Décidément, ce vieux Vauban avait les mêmes goûts que moi pour les baies.
    
    Enfin le port lui-même. Beaucoup de gros bateaux de commerce, des quais, des entrepôts, mais pas de réel intérêt pour la plaisance ; le centre d’attraction est à l’autre bout de la baie, à côté du club de voile me dit-on. Il y a un petit bar et un appontement pour les dinghies – ou annexes – des voiliers au mouillage et c’est là qu’on peut trouver quelque chose.
    
    20 h : je me rends dans le bar en question connu dans le milieu marin sous son ancien nom « L’abri côtier » devenu bar des Flamands. Il y a à l’entrée un grand panneau pour afficher les offres et les demandes d’embarquement. En plus de ça, les gens sont d’un contact facile et la bière pas trop chère.
    
    Heureusement que je maîtrise l’anglais, ça me permet de bavarder avec des Allemands, Hollandais, Américains… L’ambiance me plaît, et une annonce pour les Grenadines attire mon attention. Le bateau en question doit arriver dimanche soir ou lundi matin. On verra. ...
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