1. Des nouvelles de Caracas


    Datte: 20/04/2024, Catégories: vacances, caférestau, fête, voyage, autostop, bateau, nonéro, lettre, aventure, lettres, Auteur: Ian, Source: Revebebe

    ... dans un Boeing 747 aux couleurs françaises réconfortantes. On m’installe vers l’avant de l’appareil dans un fauteuil hyper large et confortable, et pour fêter les retrouvailles avec la chance : champagne gratuit et à gogo, puisqu’en première classe !
    
    Ainsi le jeudi 3 janvier à 23 h 30, au décollage avec les petites bulles, une musique douce et la perspective d’aller vers ce vieux rêve des Antilles me transportent de joie et de bien-être.
    
    Encore une coupe de Champagne et l’on sert à dîner : caviar, assiette anglaise, couverts en argent, serviette en tissu, une carte des vins sympa, mais je reste au champagne.
    
    Je finis juste avec un petit pruneau à l’armagnac avant l’atterrissage.
    
    Vendredi 4 janvier (nuit)
    
    Minuit et demi : le jumbo vient de se poser sur le sol de Fort-de-France et s’immobilise devant l’aérogare ; on descend sur le tarmac, comme à Nice, pour marcher vers la douane.
    
    Déjà, le premier flic que je croise a une tête plus rassurante que les gardes nationaux vénézuéliens et me fait renouer avec la tradition de notre cher pays.
    
    Il fait chaud ici, vite, un taxi, qui m’emmène au cœur de la ville, face à la Savane, grand parc près du port où il y a beaucoup d’hôtels, complets pour la plupart, mais j’en trouve un bien cra-cra, qu’importe, il suffira pour cette première nuit.
    
    Je pose mon sac, prends une douche, quitte les boots et la veste blanche pour une liquette ample et des lattes et vais m’enfiler deux bibines au bar d’à côté.
    
    Il est déjà 1 h ...
    ... 30, le bar ferme ; les premiers Antillais que je rencontre sont très corrects et pas agressifs comme j’ai pu l’entendre dire à Caracas de la part de gens de la métropole venus s’y installer.
    
    Alors, bien en confiance et secoué par tant d’émoi, la curiosité et la pêche l’emportent sur la fatigue.
    
    Je marche vers la Savane, traverse les pelouses interdites (puisqu’ici on ne craint pas la prison pour ça) et je vais rendre visite à une vieille amie : la mer.
    
    Ce petit clapotis des vagues qui m’avait tellement manqué me souhaite la bienvenue.
    
    Je longe toujours le trait de côte en regardant la mer avec attendrissement, puis la baie des Flamands et les voiliers qu’elle berce au mouillage. Ça dure un bout de temps, cette méditation délicieuse, et je me tourne enfin vers la ville.
    
    Des maisons de deux ou trois étages, simplettes et tranquilles, qui rappellent un peu les bords de mer de Cancale à Granville. Dans les rues, pas grande animation, tout est fermé, mais je découvre, ébahi, des ruelles aux constructions de style colonial élancé et évocateur de voyage.
    
    Des enseignes où se mélangent le français et le créole me distraient jusqu’à la porte de l’hôtel où je vais me pieuter. J’ai envie de dire : « mais on est chez soi ici » !
    
    Autre anecdote, la rue de l’hôtel s’appelle rue de la Liberté… Tout un programme.
    
    Vendredi 4 janvier (jour)
    
    Le jour se lève avant moi et déjà, vers 9 h 30, les klaxons me réveillent.
    
    En bas, dans la rue, une animation ensoleillée et ...
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