Bêtes de sexe
Datte: 11/04/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds
... la carte. « Une bonne cuisine italienne familiale lui dit-il, pas la pizzéria lambda ». Une fois qu’ils furent installés à une table couverte d’une nappe à carreaux rouges et blancs, plutôt gêné, Cyril s’est creusé la tête pour trouver un sujet de conversation intéressant.
Eléonore a tenté de détendre l’atmosphère en parlant de son envie de découvrir l’Italie en regardant les gravures du Vésuve et de la baie de Naples qui décoraient les murs de l‘établissement.
Après avoir longtemps hésité entre le plat du jour, l’Osso Buco alla Milanese et les Carbonara à la carte, Eléonore s’est décidée pour les pâtes. Cyril, fidèle à ses habitudes commanda sa pizza préférée.
Les Carbonara étaient al dente, la Régina roborative et le Bardolino Chiaretto frais et gouleyant.
Cyril s'aperçut qu’Eléonore avait un bon coup de fourchette. Pour sa part, repu, il ne laissa dans l’assiette qu’un petit morceau du bord de la pâte de sa pizza.
Pourtant, la conversation tarda à se débrider. Chacun restait sur sa réserve. Eléonore, ayant eu vent des ragots colportés par ses collègues féminines de l’agence, ne pouvait penser sans appréhension à la réputation de Cyril et à la soi-disant dimension de son sexe. Les collègues n’étaient pas avares de superlatifs. Pourtant la jeune femme prenait un peu de distance par rapport à ça. C’était d’autant plus amusant, qu’aucune des femmes de l’agence n’avait expérimenté l’engin.
De son côté, Cyril, quoique décontracté d’apparence, s’interrogeait ...
... sur les appétits insatiables et pas seulement gustatifs de sa nouvelle collègue.
Au fil du repas, la bouteille de rosé italien, maintenant presque vide aidant, ils se livrèrent un peu plus. Ils aimaient tous les deux le cinéma et finalement appréciaient les mêmes films. De plus, ils passaient une partie de leurs loisirs à bricoler et décorer leurs appartements respectifs, mais aussi à pratiquer le running.
Ce fut au moment du dessert, une coupe Amaretta pour elle et une pana cotta pour lui, que leur conversation dériva sur leur conception de la vie et de l’amour. Cyril militait pour une union avec une partenaire pour lequel il aurait un sentiment fort, proche du coup de foudre, ce qui n’empêchait pas quelques rencontres préalables.
Eléonore, quant à elle, était plutôt proche de cette manière de voir, et privilégiait une vie à deux intense et amoureuse ne laissant aucune place à la routine et à l’ennui.
Leurs convergences de vues, loin de les rapprocher, faisaient au contraire accroître leur prudence l’un envers l’autre. Ils étaient finalement tous les deux aussi pudiques quant à l’expression de leurs sentiments. Ce qu’ils finirent par s’avouer mutuellement du bout des lèvres.
Ils parlèrent ensuite de leurs goûts en matière de littérature à bâtons rompus. Elle lui dit son amour pour Maupassant, qu’elle vénérait par-dessus tout. Elle était tant férue sur cet écrivain, que Bel Ami, Boule de Suif, ou la Horla, n’avaient plus aucun secret pour elle. Elle pouvait, de ...