Bêtes de sexe - Histoires de Sexe

Bêtes de sexe

... cuissage, le Chef d’abord, pensa-t-il en abordant Eléonore de front, alors qu’elle sortait ses affaires d’un carton pour les ranger dans son armoire.

Il faut dire que peu d’employées passées par son agence y avaient échappé. Peut-être la vieille Marthe Telhentaite, déjà à la retraite depuis une dizaine d'années. Mais encore …

C’est avec beaucoup de délicatesse et de doigté qu’Eléonore le remit en place :

- Il y a un temps pour tout, et là, nous sommes au temps du travail. Je ne mélange pas travail et plaisir, lui dit-elle un sourire franc aux lèvres, avant de piocher à nouveau, dossiers et chemises dans son carton.

« Il n’y a pas que le travail dans la vie » maugréa Edmond Saint Michel en partant vexé, et conscient de la rebuffade.

La scène n’eut qu’un seul témoin, Sylvie Braummaçeure et l’affaire ne tarda pas à se répandre comme une traînée de poudre dans l’agence.

Le soir venu, le personnel de l’agence eut une surprise de taille. Ils virent, en effet, Eléonore et Cyril qui partaient ensemble en devisant tranquillement, alors qu’ils n’avaient échangé que deux ou trois phrases au cours de la journée. C’est avec ébahissement, qu’ils entendirent même un léger rire sortir de la bouche d’Eléonore, surement provoqué par une plaisanterie de Cyril :

- Ces deux-là réunis, ça va pousser loin le bouchon, dit, goguenard, Yann Oraque le sous-chef de service en les regardant quitter le bureau en grande discussion.

- Sûr que ça va sentir le caoutchouc brûlé ce ...

... soir, renchérit Oscar Amouche, son collègue chargé du portefeuille Berry Est (en gros le secteur Dun sur Auron, Baugy et les alentours).

- Mais arrêtez de médire, ajouta Sylvie Braummaçeure, lançant malgré elle des regards assassins à Eléonore, avant d’aller retrouver Claire Hainett, la spécialiste placements et assurances-vie de l’agence, et Aline Eha, la gestionnaire « rente et capital » pour leur raconter les derniers développements de l’affaire.

Pourtant, les deux jeunes gens ne firent que prendre ensemble le chemin de l’arrêt de bus proche du bureau. La conversation fut banale et c’est presque par hasard qu’ils s’aperçurent qu’ils prenaient le même chemin :

- Je prends la direction de la Mairie, prévint Cyril.

- Ah ? Moi je vais de l’autre côté, ajouta Eléonore avant de s’apprêter à traverser la rue et de se diriger vers l’arrêt d’en face. Eh bien bonsoir, à demain.

- Bonsoir. Euh, peut-être pourrions-nous dîner ensemble un soir de la semaine, pour faire plus ample connaissance. Je pourrais te parler des centres d’intérêt de notre petite ville.

- Avec plaisir, sauf que j’ai des rendez-vous tous les jours jusqu’à vendredi. Les formalités, le déménagement, tout ça …- Pourquoi pas ce soir ! Tu as quelque chose de prévu ?

- Non, rien ce soir ! J’accepte avec plaisir.

Cyril emmena Eléonore dans une petite pizzéria de quartier, où il avait ses habitudes, « Chez Gino », près de la place Aldo Bermann.

Sur le chemin, il lui fit une description détaillée de ...