Véronique - Histoires de Sexe

Véronique

... mesure trois et demi, mais je suis toujours aussi propre.
— Et vous n’avez pas pensé à un lit rond et un salon rond ?
— Ha-ha ! Pas mal, vous entrez dans mon jeu. Oui pour le salon et non pour le lit. Mais je perdais trop de places assises.
— Vous faites donc de grandes réceptions ?
— Non, quasiment jamais, quelques copines parfois. Mais la télé est devenue ma compagne favorite et j’aime me vautrer pour la regarder, jusqu’à pas d’heure.
— Vous méritez mieux que ça.
— Mais, parfois, je redescends travailler, c’est ce que je vais faire sûrement cette nuit sur votre projet.
— Je ne voudrais pas vous priver de sommeil.
— Non, je dors très peu depuis que je vis ici. Quatre, cinq heures au maximum. Parce que… j’ai un peu peur la nuit, seule dans cette maison, qui vit, qui craque. Le pire c’est au moment du carnaval. Qu’un imbécile casse la vitrine et je me retrouve à la rue, il n’y a rien ni personne pour me protéger. Alors oui, j’ai vraiment peur quand ils déambulent ivres en hurlant.
— Faites-vous installer un rideau métallique, ce n’est pas très joli, mais c’est efficace.
— Vous croyez ? Je n’y avais pas pensé. Voilà une très bonne idée. C’est cher ?
— Je n’en sais fichtre rien. Je travaille dans la sécurité, mais purement numérique.
— Je regarde tout de suite, dit-elle en se jetant sur son portable. Oh, ça y est, j’ai trouvé… Il faut faire des choix… dimensions, à peu près… boîtier à clé pour pouvoir rentrer chez moi… voilà. Ah oui ! Brut, c’est mille trois cents ...

... euros, et laqué, mille huit cents. Chère, la peinture ! Enfin, moins de deux mille euros pour être tranquille, ça vaut le coup.
— Prévoyez donc les deux fenêtres arrière du rez-de-chaussée, tant que vous y êtes. Sinon votre problème va se déplacer.
— Mais vous avez raison, vous savez que j’y pense aussi. Derrière, au bout des cours, il y a une banque. Parfois, je me dis « mon Dieu, si des voleurs pillent la banque et s’enfuient par-derrière, c’est sûr, ils rentrent chez moi et me prennent en otage »…
— Je le sentais bien comme ça.
— Vous êtes perspicace et fin, vous.
— Non non, réaliste, vous dis-je. Vous êtes fragile, petite porcelaine de Saxe, et vous craignez les chocs. Je voudrais pouvoir vous protéger, vous entourer de mes grands bras comme du papier à bulles pour emballer les objets précieux. Mais ce serait inconvenant, peut-être. Alors au moins puis-je vous placer dans une caisse solide et bien fermée.
— Inconvenant ? Pourquoi ? Je n’appartiens à personne et il me semble que nous sommes majeurs. Et vous, êtes-vous marié ?
— Oui, très…
— Très ? Est-ce grave au point de ne pas me porter secours ?
— Ce ne pourrait-être qu’un secours momentané, sans autre perspective…
— Cela me convient, je n’ai plus le souhait d’être asservie à perpétuité. Cet anneau qu’on nous met au doigt, pourquoi ne pas nous le mettre dans le nez, comme ces tribus primitives ? Non, j’ai besoin de vous, là, maintenant, que vous restiez ce soir pour me permettre de dormir enfin. Voyez ce canapé, ...