Véronique
Datte: 26/03/2024,
Catégories:
fffh,
asie,
extracon,
vacances,
Collègues / Travail
collection,
amour,
miroir,
caresses,
Oral
pénétratio,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... ?
Effectivement, c’est salé ! Mais c’est un peu comme au restaurant : si on s’est régalé, l’addition passe mieux. Là, je dois reconnaître que le résultat dépasse mes espérances, il est normal que les factures aussi. Je tique juste sur une seule.
— La facture du paysagiste : je veux bien payer les plantations, la taille et l’entretien. Mais la remise en état du terrain, des pelouses et de l’allée, pas question. Vous lui faites séparer en deux factures, et celle de la remise en état, vous la partagez entre le chauffagiste et les foreurs, le maçon, le carreleur, le menuisier et le plaquiste. En somme, tous ceux qui ont massacré le terrain.
— Bien, Monsieur, mais ça va grincer…
— M’en moque. Ils n’avaient qu’à faire attention ou réparer leurs dégâts. Et vous, je vous dois le solde de votre prestation ?
— Vous m’avez déjà donné plus.
— Sans doute, mais vous avez fait des choses imprévues comme les fresques de la salle de jeux, débusqué des talents, sillonné la Bourgogne. Tout ça, ça coûte.
— C’est vrai, mais c’est aussi la passion pour mon métier, pour cette villa et… pour vous.
— D’accord, mais malgré tout, voilà près de cinq mois que vous travaillez juste pour moi. Je n’imagine pas que votre talent ne soit pas rémunéré à la hauteur de l’un de mes directeurs, donc si je compte bien je vous dois encore ceci. Et c’est moi qui vous remercie, Madame, étant entendu que c’est bien la décoratrice que je rémunère, sans cadeau pour l’amie. OK ?
— Waou ! Merci, cher ...
... Monsieur, je n’ai jamais gagné autant. C’est quand vous voulez, vous pouvez acheter une autre maison.
Nous dînons sobrement d’une dorade en croûte de sel accompagnée d’une fondue de poireaux. Nuit de tendresse plus que de folie amoureuse, afin de donner le temps à cette petite porcelaine de Saxe de se réparer tranquillement. Départ en milieu de matinée avec la marée, crochet vers le Mont pour l’admirer de plus près et accostage à Chausey. Encore très peu de monde et tout le temps voulu pour aller jusqu’au sémaphore, aux carrières de granit qui ont fait les bordures des trottoirs de Paris et de Londres, de Granville aussi bien sûr. Une fois la nuit tombée, nous regagnons la chambre de l’unique hôtel avec juste le plaisir de savoir qu’on est entouré d’eau. Curieux mélange d’exaltation et de déception. Ma douce compagne me câline à souhait, me faisant oublier jusqu’à cette odeur légère, mais persistante de renfermé et d’humidité. Le lendemain, un vieux pêcheur me trace sur une carte le chemin qu’il faut suivre pour aller jusqu’aux Minquiers sans risque de fracasser la coque sur les récifs. Nous poussons jusque là. C’est encore plus sauvage et pelé que Chausey. Il y a malgré tout une demi-douzaine de maisons et ruines inhabitées, serrées les unes contre les autres sur la maîtresse-île, entourées d’un vestige de rempart et d’une longue cale permettant d’accoster à toute hauteur de marée. Quand Véronique apprend que cet archipel pelé, battu par les vents et les flots, est anglais, ...