1. Le substitut


    Datte: 21/03/2024, Catégories: fh, entreseins, Oral pénétratio, fsodo, mélo, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... forteresse. Non, je n’ai pas peur, je m’y sens bien. C’est la maison d’Hubert, il avait tout refait. Même son système de chauffage avec cet insert dans le salon qui chauffe aussi la cuisine et l’étage, c’est très économique et confortable. Tiens, si tu veux me rendre un service, ce serait de retrouver le gars qui nous livrait le bois.
    — Tu as des factures ?
    — Tu parles, tout en liquide de la main à la main. Je sais juste qu’il s’appelle François et qu’il habite dans le patelin au bout de la route, à cinq kilomètres, après la forêt.
    — Bon, je vais chercher.
    — Ah, et puis aussi pour le jardin. J’arrive à tondre un peu, mais tailler les haies et le reste…
    — Un CAT peut-être, ce serait moins cher ?
    — Oh, ne t’en fais pas pour ça. J’ai touché des sommes considérables : son employeur, l’assurance, une assurance-vie qu’il avait souscrite, la réversion d’une partie de son salaire… J’en ai trop, surtout avec le peu que je dépense.
    
    Pour l’aider de mon mieux, je m’arrange pour me libérer chaque mercredi après-midi. Ça me permet de lui faire de petits travaux, comme passer ses terrasses et ses marches au nettoyeur haute pression, surveiller le travail d’entretien des paysagistes. Et puis il faut réceptionner le bois du type enfin retrouvé, qui balance le contenu de sa remorque sur la pelouse. Deux mercredis pour empiler le bois à l’abri de la terrasse. Les mauvais jours arrivent avec l’automne et Mathilde me dit :
    
    — C’est à des petits détails que l’absence d’un homme se fait ...
    ... sentir. Hier, il tombait des cordes. J’ai dû sortir de la voiture pour fermer la porte du garage, ressortir pour ouvrir le portail et encore une fois pour le fermer. Et pareil en rentrant. Résultat, je me suis trempée deux fois. Quel sale temps !
    
    Eh oui, avant c’était Hubert qui se mouillait, sans se plaindre. Je l’emmène dans une grande surface de bricolage pour trouver des motorisations pour le portail et le garage. En deux semaines, je lui installe ça, et elle est contente. Pendant ces mois de mauvais temps, je la trouve généralement assise dans un fauteuil, les pieds sur un pouf près de l’insert du salon. Elle a toujours un bouquin à la main, toujours son vieux caleçon gris et son vieux gilet bleu, mais avec un pull clair au-dessous.
    
    — Ben oui, que veux-tu, je suis une littéraire, moi. Ce n’est pas un hasard si je suis documentaliste.
    
    Ce n’est pas pour cela qu’il n’y a rien à faire. Toujours un lavabo bouché, une ampoule à changer ou une bricole à réparer. Le reste du temps, nous devisons de tout et de rien, même si la discussion revient inévitablement sur Hubert. Mais désormais, elle ne pleure plus, ou moins. Elle se contrôle et ce ne sont plus les grandes eaux, tout juste de légers sanglots et de rares petites larmes au bord des paupières. Vers dix-sept heures, nous prenons un thé, puis je regagne mes pénates, disant encore une fois à ma chère et tendre que j’ai fait ma B.A. Elle n’y voit aucun inconvénient, même si elle ne connaît pas Mathilde. Elle se met à ...
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