La quadrature du couple - Histoires de Sexe

La quadrature du couple

... aussi mal à l’aise l’un que l’autre. J’étais décidé à ne faire qu’écouter, mais de la voir si gênée me fit ouvrir la bouche.

— Que me vaut le plaisir de votre visite ? Une signature manquante ?
— Non, tout est en ordre… enfin, professionnellement j’entends.
— Tant mieux, parce que connaissant mon assistante elle a déjà dû avertir votre ancienne banque que je fermais tous mes comptes.
— Oui. Elle a l’air très…
— Compétente, oui. Elle est exceptionnelle, professionnellement j’entends.
— Je… je crois que je n’aurais pas dû venir.
— Hier soir ou ce matin ?
— Les deux. Et encore moins écrire ce que… Je vais vous laisser.
— J’avoue ne pas tout comprendre moi non plus.
— J’ai… j’ai fait une erreur. Je suis désolée.
— Vous êtes libre ? Pour le déjeuner, précisai-je alors qu’elle se levait.
— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
— Pourquoi ? Vous faites régime ?
— Vous me trouvez trop grosse ?
— Non ! Vous êtes… Pardon. Parfois, je sors de ces conneries…
— Comme moi j’en écris. Un partout, donc.

Dans la brasserie du coin, on a parlé, et rit surtout, ainsi deux vieux amis ont plaisir à partager un steak frites. Comme par magie, toute tension avait disparu, bien que le sujet même de sa venue m’était toujours inconnu.

Revenue des toilettes, elle se planta devant moi et me dit :

— Vous êtes libre ce soir ?
— Euh… oui.
— Super ! 20 heures chez moi. Mon mari va vous adorer. Vous avez tant de points communs.
— Ah bon ! À ce point !
— Oui. À ce ...

... soir.

Il m’a fallu plus d’une demi-heure, et trois cafés avant que je ne reprenne vie.

— Alors, ce douze quatorze ? Bon ou bon ? m’accueillit Myriam.
— C’est pas ce que tu crois.
— Je crois rien. Je vois !
— Hein ? Pourquoi tu dis ça ?
— À la tête que tu fais… Cool, suis pas ta mère et t’es libre, donc pas de soucis.
— T’y es pas. Mais alors pas du tout. En fait, elle m’a… invité à dîner ce soir ! Elle veut me présenter son mari. Apparemment, on a pas mal de points communs.
— Bah voyons ! Et ces points communs ils tourneraient pas autour d’un seul, en fait ?
— Hein ?
— Écoutes Enzo, j’suis pas voyante mais j’suis pas aveugle. Ouvre les yeux, et réfléchis un peu avec ta tête plutôt qu’avec ta queue ! Tu vois pas que le point commun entre toi et son mari c’est elle !
— Je… tu délires ! Tu prends tes fantasmes pour réalité !
— Hé ! Tu connais rien de mes fantasmes, OK ! Et là, on parle des tiens, des leurs, pas des miens OK ?
— Oui, pardon. J’suis pas très… moi.
— Ça, c’est Claire avec un e, et son deuxième effet Kiss Cool !

Au moins sortit-elle cette fois-ci sans claquer la porte. Peut-être aurait-elle dû. Peut-être, ainsi, serais-je sorti de ma léthargie.

J’avais déjà glandé le matin, et j’étais bien parti pour végéter le reste de la journée, mais heureusement Myriam, comme toujours, prit les choses en main.

— Bon, tu vas rester la journée planté devant ton PC ou quoi ?
— Je… j’suis paumé. J’comprends plus rien à rien.
— Pas compliqué pourtant. Soit elle te ...