La quadrature du couple - Histoires de Sexe

La quadrature du couple

... lundi.
— En stage intégration plutôt. Comment m’avez-vous retrouvée ?
— Pas très compliqué pour qui sait chercher. Vous allez bien ?
— Oui merci. Et vous ?
— Depuis votre appel, bien mieux, oui.
— Je… que puis-je pour vous ?

J’ai eu une absence. Pas très longue, mais si agréable à m’imaginer ce qu’elle pourrait faire pour, ou plutôt avec moi, qu’elle s’inquiéta.

— Enzo ? Vous êtes toujours là ?
— Oui, pardon. Quand pourrions-nous nous rencontrer ?
— Euh… c’est-à-dire que… enfin…
— Qu’y a-t-il Claire ? Je vous sens sur la réserve.
— C’est que… enfin… c’est déjà surprenant que vous m’ayez retrouvée, alors que vous souhaitiez me rencontrer, vous comprenez que…
— Je comprends. Mais je tiens à être le premier à qui vous ouvriez… un compte.
— Ah ! Oui ! Un compte, bien sûr. Mais au risque de vous décevoir, vous serez le second.
— Le second ! Je suis déçu Claire. Très, très déçu même. Et qui est plus important pour avoir bénéficié de cette faveur ?
— Un homme absolument charmant et que j’aime particulièrement.
— Votre mari, évidemment. Un homme bien chanceux. J’espère qu’il apprécie la chance d’avoir la meilleure conseillère du monde.
— Vous savez, plus que la conseillère, il apprécie la femme surtout.
— Je n’en doute pas. Bien, à défaut d’être le premier, puis-je espérer être le second ?
— Techniquement, vous serez ma première ouverture d’un compte client. Je peux vous proposer lundi, à l’ouverture de l’agence.
— Pourquoi pas aujourd’hui ?
— Aujourd’hui ...

... ?
— Oui. Je tiens absolument à être, professionnellement parlant bien sûr, le premier.
— Comme je vous l’ai dit, je suis en formation intégration. Lundi, 13 h 30 est mon premier jour de prise de poste.
— J’insiste Claire. Prenez les formulaires et autres contrats et passez donc me voir ce soir. Je vous attendrai. Je vous envoie l’adresse par mail.

Sans lui laisser le temps de répondre, j’ai raccroché. J’étais encore les yeux dans le vague lorsque mon portable bipa :Pas très conventionnel, pas très… moi, mais je vais faire une exception : 18 h 30. Inutile de m’envoyer l’adresse, je sais où vous trouver, moi.

J’ai passé le restant de l’après-midi à glander. Quoique je tente de lire ou écrire, quels que soient les graphiques ou les chiffres que j’avais devant les yeux, l’unique vision que j’avais était la seule femme qui avait cru en moi, la seule qui avait chamboulé, plus que ma carrière, tout mon être. Elle me connaissait déterminé, ne reculant devant rien pour parvenir à mes fins, comme elle. Je savais l’avoir surprise, tout comme elle savait qu’elle jouait avec le feu en me rencontrant hors cadre professionnel.

Depuis près de cinq ans qu’elle était ma conseillère, il n’était pas un trimestre sans que je ne prenne rendez-vous avec elle. Intelligente, clairvoyante, elle n’était donc pas sans ignorer l’intérêt que je lui porte depuis toujours.

Dire que mon érection n’avait pas faibli était faux. Elle s’était intensifiée à mesure que l’heure approchait, aussi, ...