Mahoko
Datte: 11/03/2024,
Catégories:
fh,
asie,
Collègues / Travail
amour,
rencontre,
amouroman,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... rez-de-chaussée servait de mairie, et puis deux salles de classe, l’une à gauche, l’autre derrière, école des filles et école des garçons. Cette disposition de bâtiments en équerre séparait naturellement deux cours de récréation bien distinctes, avec en fond deux préaux, de simples toitures d’ardoises sur des poteaux de bois. Au-delà des préaux, il y a également deux jardins potagers que les instituteurs, qui ne gagnaient pas cher, devaient cultiver pour pouvoir nourrir leurs familles. Souvent, l’un des deux, en général le directeur, était aussi secrétaire de mairie, ce qui lui faisait un petit complément de salaire non négligeable. Les jardins sont en friche, mais l’on aperçoit des cercles de fruits et de feuilles tombés sous de nombreux arbres fruitiers. Quel gâchis ! Évidemment, en dehors des jardins, tout est goudronné, même l’espace entre les bâtiments et la rue, bien que les enfants n’y aient accès que pour entrer et sortir de l’école. Il y a encore une cloche accrochée au mur avec la chaîne pour l’actionner. Mahoko trouve ça charmant, les constructions aux arêtes et linteaux de pierre taillée très jolis. Oui, ça pourrait être pas mal, mais… que de travaux là aussi ! Des tonnes de goudron à retirer, des plafonds de quatre mètres impossibles à chauffer, etc.
— C’est sûr, mais c’est plaisant. On peut y faire ce qu’on veut. J’imagine bien une classe organisée comme une maison japonaise, avec trois pièces ouvrant sur les trois fenêtres et de l’autre côté une grande ...
... coursive de bois donnant par une porte-fenêtre coulissante sur un jardin traditionnel…
— Vouais, vouais, vouais, avec au fond, sous le préau, un espace pour manger à l’ombre les délicieux produits du potager. Je vous vois venir.
— Et alors, ce serait possible, non ?
— Possible, mais très coûteux.
— Mais on gagne beaucoup d’argent !
— C’est vrai, mais assez ce n’est pas certain. En fait, il faudrait faire cette opération ensemble. Donc, il faudrait… qu’on se marie !
— Vous êtes sérieux ?
— Très. Je crois savoir où je suis et j’y suis bien. Alors, pourquoi tergiverser ? Attendre quoi ?
— Ooooh ! Mon amour…
Voilà une vieille école qui vient d’abriter le plus long baiser de l’histoire du cinéma contemporain.
— Et puis se marier, c’est mieux pour avoir des enfants, ajoute-t-elle songeuse.
— Quoi, quoi, quoi ? Tu veux dire que… tu es enceinte ?
— Non, je ne pense pas, on le saura très vite…
— Mais… tu ne prends pas de contraceptif ?
— Non. D’abord, il n’y avait pas de raison avant toi. Ensuite, je n’aime pas trop la chimie, prendre des médicaments quand on n’est pas malade.
— D’accord, mais il y a d’autres moyens, le stérilet, je ne sais pas, moi…
— Oui, et le préservatif que TU pourrais porter. Pourquoi vous débarrasser, vous les hommes, de cette question sur les femmes ?
— Enfin, tu aurais pu me le dire…
— Tu aurais pu me le demander.
— Bon, on ne va pas se fâcher pour ça, car de toute façon j’ai l’intention de te faire une douzaine d’enfants.
— Oh non… Après ...