Mahoko
Datte: 11/03/2024,
Catégories:
fh,
asie,
Collègues / Travail
amour,
rencontre,
amouroman,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... je serais grosse, moche, déformée et tu me quitteras. On fera comme au Japon : on fait un enfant, et si c’est une fille alors on en fait un second.
— Et si c’est encore une fille, on recommence, non ? Alors je te ferai onze filles et un garçon !
— Ha-ha-ha ! Non, il suffit que tu mettes ta crème d’amour dans ma bouche, je la trouve délicieuse. Et puis on dit que c’est bon pour la peau, qui reste blanche et douce.
— Ah oui ? C’est bon à savoir. Tu peux te servir tout de suite…
— Là dans la voiture ? Non, je suis encore trop maladroite, je risque de te faire mal avec les dents.
Quelle faste journée ! Le lendemain, dégusté jusqu’à la dernière goutte, je me renseigne auprès de la mairie.
—La vente se fera en enchères publiques, Monsieur.
— Il y a une mise à prix ?
—Oui, la mise à prix est de cent cinquante mille euros.
— Et… Il y a beaucoup de gens intéressés ?
—Je ne peux pas vous dire, Monsieur, en fait je n’en sais rien.
L’ennui avec les enchères, c’est qu’il faut disposer de la somme le jour même et ne pas compter sur un prêt hypothétique. Pendant un an, j’ai bossé comme un dingue et je n’ai pas eu beaucoup de temps pour dépenser mon gros salaire, à 120 000 €, et maintenant c’est le double. Juste cette Jaguar que je commence à regretter. Le banquier à qui je raconte mon problème se comporte en banquier. Lui qui se fait des ongles en or avec mon pognon toute l’année m’annonce qu’il me « couvre » généreusement sur dix pour cent de mon salaire annuel, soit en ...
... gros quarante-cinq mille. Ma dernière enchère possible est donc de deux cent quarante-cinq mille. J’espère que ça suffira, de toute façon, au-delà ça ne vaut plus du tout le coup. Nous faisons la visite organisée le samedi. Mon problème n’est pas de projeter les travaux à faire, on verra après, mais de repérer les acheteurs potentiels. Il y a beaucoup de badauds, des gens qui sont venus à l’école ici et visitent une dernière fois par nostalgie. Mais deux visiteurs m’inquiètent. Deux types qui auraient l’intention de monter un restaurant. Beau projet. Cependant, ils sont en désaccord sur l’emplacement de la cuisine. Je suis leur conversation en faisant semblant de m’intéresser à ceci ou cela. L’un veut faire la cuisine dans les logements, pour mieux distribuer la production, l’autre veut en faire l’accueil, les vestiaires, les toilettes et profiter des cent quatre-vingts mètres carrés des deux préaux pour y faire cuisine et stock. La phrase qui fait tilt :
— On ne peut pas se permettre, ce seraient des travaux trop importants.
S’ils sont limités sur les travaux, ils le sont forcément sur l’achat. La vente a lieu le samedi suivant, Mahoko est très excitée, c’est à dire plus pâle encore que d’habitude.
— Mesdames et Messieurs, les enchères sont ouvertes, la mise à prix est de cent cinquante mille euros. Qui dit mieux ?
Il y a un grand blanc, le commissaire priseur s’inquiète, Mahoko me tire la manche.
— Cent cinquante-deux, osé-je.
— Cent cinquante-quatre, réplique ...