Mahoko
Datte: 11/03/2024,
Catégories:
fh,
asie,
Collègues / Travail
amour,
rencontre,
amouroman,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... dans ma voiture, je regarde l’adresse et le numéro du propriétaire. Je l’appelle. Un brave papy qui voudrait bien se débarrasser de ça. On prend rendez-vous, il est disponible, je passe le voir.
— L’hôtel, c’était moi, mais il fallait des mille et des cents pour le mettre aux normes. Y a une grosse boîte d’import-export qui a voulu louer et ils ont tout transformé. Ils faisaient ce qu’ils voulaient du moment qu’ils payaient le loyer. Dame, ils ont mis aux normes, eux, avec des millions. Au début, c’était tout beau, ils en ont vendu des saloperies chinoises… Pis un beau jour, faillite, et plus de loyers. Impossible de relouer, pas assez moderne, pas assez ceci, pas assez cela. Mais impossible de vendre aussi, et j’en ai besoin pour vivre avec ma retraite de huit cents euros. Travailler toute une vie pour huit cents euros, rendez-vous compte…
— Vous en vouliez combien, cher Monsieur ?
— Quatre cent mille.
— Vous savez à combien ils le proposent ? Quatre cent cinquante.
— Ah les salauds, les voleurs. Pas étonnant.
— Actuellement, le mandat que vous leur avez signé est périmé. Je peux donc traiter directement avec vous.
— Ben bien sûr.
— Je suis intéressé pour mon entreprise, mais il y a beaucoup de travaux à faire, Monsieur. Mettre à notre goût, ça c’est à nos frais et c’est normal. Mais il y a trois points noirs : la chaudière, le toit de la partie centrale et la verrière à revoir. Ces travaux « de propriétaire », vous auriez dû les faire pendant la location.
— Si ...
... vous croyez que j’avais les moyens…
— Consentiriez-vous à faire un effort ? Ça représente environ cinquante mille euros.
— Vous dites donc trois cents cinquante ? Alors moi, je dis trois cent quatre-vingts. Ah, j’aimais ça, marchander, et j’aime toujours ça. Alors ?
— Eh bien, on coupe la poire en deux, trois cent soixante-cinq.
— Ha-ha-ha ! Ça me va, topez-là. C’était bien mon idée de départ. On va boire un coup !
Retour au bureau, le procès-verbal est comme celle qui l’a rédigé : parfait.
— Alors ces locaux ? Vous y êtes allé ou vous avez fait la sieste ?
— J’y suis allé, j’ai négocié…
— Alors ? Mais alors ? Vous me faites languir…
— J’aime bien ça. Il est où votre flegme oriental impénétrable ?
— À votre contact, je deviens de plus en plus européenne. Dites-moi… Vous avez réussi à faire baisser ?
— Oui.
— De beaucoup ?
— Oui.
— Grrrrr ! Combien ? Dix mille ?
— Plus.
— Vingt mille ?
— Plus.
— Non… Quarante mille ?
— Plus !
— Ce n’est pas vrai. Cinquante mille !
— Eh non, plus encore.
— Pas possible, allez, dites.
— Je l’ai à trois cent soixante-cinq, plus les frais de notaire, bien entendu.
— Mais c’est génial ! Absolument génial.
— Oui, mais il y a des travaux. Cependant, ça devrait aller, bien, très très bien, même. On va fêter ça ?
— Je veux bien, c’était une faste journée bénie des dieux et des ancêtres, mais je n’ai pas déjeuné.
— Tiens, allons nous régaler chez mon copain.
Faste journée, mais qui pourrait finir mal. À cause de travaux ...