1. Mahoko


    Datte: 11/03/2024, Catégories: fh, asie, Collègues / Travail amour, rencontre, amouroman, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... sont clairs, même si les fenêtres donnant sur les jardins des maisons voisines sont opacifiées, ce qui est normal. J’établis un plan sommaire de chaque niveau et je prends des mesures. Chien-chien radote et me dit et me redit qu’un marchand de sommeil est sur le point de l’acheter. Eh bien, qu’il l’achète ! Je veux visiter le grenier. Ah ? Il n’a pas la clé. Qu’il la trouve ! Il panique un peu, le toutou, téléphone et retéléphone. Finalement, il l’avait, c’est une clé qui sert également pour la cave. Ah parce qu’il y a une cave ? Je veux voir aussi. Je constate que seul le bâtiment principal est d’époque, les deux ailes ont été rajoutées plus tard. Elles sont couvertes en bac-acier, le bâtiment central en ardoises, quelques-unes sont déplacées ou cassées. Gare aux infiltrations. La cave n’est également que sous le bâtiment central, en deux parties. L’une a dû servir de buanderie, il y a encore un tas de linge pourri. L’autre sert de chaufferie avec un énorme système au fuel totalement obsolète. Grosse dépense. J’ai une liste d’interventions longue comme le bras.
    
    — Bon, alors combien ?
    — Je vous l’ai dit, quatre cents cinquante.
    — Impossible, regardez ma liste. Au moins quinze mille de chaudière, dix pour le toit, autant pour la verrière, entreprise de nettoyage pour vider caves et combles, remise de l’électricité aux normes… etc., et j’en passe, et j’en passe. Quatre cents, pas plus, c’est mon dernier prix.
    — Ah non… Non, c’est impossible. Vous imaginez ? Quatre cent ...
    ... quarante, peut-être, et encore.
    — Bon, je peux quand même faire une proposition ?
    — Certainement, mais une proposition, disons… raisonnable.
    — D’accord. On va aller voir votre patron, savoir ce qu’il en pense.
    
    Nous y allons. Le patron paraît moins sot, mais beaucoup plus filou que son agent « canin ». Nous discutons longuement, âprement. Il faut que lui aussi fasse un effort et baisse sa marge. Finalement, nous tombons d’accord sur une proposition à quatre cent vingt-cinq que je rédige. C’est au geste qu’il a de s’en saisir aussitôt et de la mettre dans son tiroir que je sens que je viens de me faire arnaquer. Et ça, ça a le don de me gonfler.
    
    — Tiens au fait, vous l’avez en exclusivité ce bien à vendre ?
    — Euh… attendez, je ne me souviens plus… je vais regarder… Catherine ? Le dossier de la rue Maroilles, s’il vous plaît.
    — Voici, Monsieur, et claquent, claquent les talons de la girafe comme dirait Laura Laune.
    — Voyons, voyons… Eh bien… Euh, non, pas exactement.
    — Faites voir, dis-je en lui saisissant le contrat aussi prestement qu’il a pris ma proposition.
    — Eh non, c’est clair : mandat simple, pour trois mois, du quinze juin au quinze septembre, donc. DONC ! Nous sommes le dix octobre, vous avez raté le coche. Rendez-moi mon offre, tout de suite… Tout de suite, ou j’appelle les fraudes et un huissier pour constater, dis-je en sortant mon portable. Merci. Adieu. Tiens, ça vous n’en avez plus besoin puisqu’il est périmé. Je le garde en souvenir.
    
    De retour ...
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