Mahoko - Histoires de Sexe

Mahoko

... de portes. Une pour celle-ci, dis-je en ouvrant la porte de mon bureau, et puis une pour celle-là, en passant dans le bureau voisin par la porte de communication. Là vous mettrez « Jérôme Rezzin, Directeur Général », et sur celle-ci « Mahoko Karstein, Chef du service Asie ».
— Waouh ! Vous me donnez votre bureau ? On sera juste à côté ? Et vous, Directeur Général ? Fantastique.

Je referme la porte, elle s’approche de moi et me pose un petit bisou sur les lèvres. Je pose mon doigt sur les siennes.

— Ici, c’est boulot et uniquement boulot. D’accord ? Ailleurs, c’est notre vie, rien qu’à nous, toute à nous.
— D’accord. Bien, Monsieur le Directeur Général, en ajoutant trois courbettes.

Édouard va de mieux en mieux, et j’en suis ravi. Il a perdu quatorze kilos, mais ça se voit à peine. Tout juste est-il moins rouge et sa tête moins engoncée dans les épaules. Il peut en perdre encore autant pour espérer quitter le fauteuil roulant et ne plus avoir de bonbonne d’oxygène que la nuit. Il nous invite, Mahoko et moi, pour un week-end afin de déguster le fameux brochet, et inaugurer son jardin d’hiver maintenant terminé. Cette fois, elle accepte. Elle est impressionnée par la propriété et sa diplomatie fait merveille avec Amanda. J’espère que la gourdasse ne va pas lui raconter que j’ai couché avec elle, on verra bien. Ça me permet de rouler Édouard jusqu’à l’étang et de placer pour lui, sous son œil avisé de connaisseur, quelques balances.

— Oui, là, bien au bord de la ...

... berge. Elles y creusent des trous et vont tomber directement dans le panneau. Dès le soleil couchant, on pourra revenir en prendre quelques-unes. Alors, où en es-tu avec ta belle sirène ? Est-ce que la pêche a été bonne ?
— Ma foi… Elle est dans l’épuisette.
— Non ? Ha-ha-ha ! Ce que je suis content pour toi ! Ça se fête ! Bravo, mon Jérôme, et surtout, sois heureux. Soyez heureux. Tu es un homme comblé, mais tu le mérites.

Nous revenons juste avant le dîner. Effectivement, je sors presque un seau entier des précieux crustacés. Les dames nous accompagnant cette fois, ma Japonaise bat des mains, elle adore ce mets de choix rarissime et très cher, même au pays du soleil levant. Le brochet sauce Nantua, juste un jus de citron pour Édouard, est délicieux, très bien préparé et presque sans arêtes, un prodige. Les écrevisses seront pour demain. Nous retournons dans le jardin d’hiver pour faire plaisir à notre hôte qui le préfère encore de nuit que de jour. Les travaux sont juste terminés, la cathédrale de verre est encore vide, mais l’espace est très agréable et permet surtout à Doudou de circuler de la maison à la piscine en fauteuil.

— Petit à petit, j’y ferai mettre des plantes, un peu rares, un peu exotiques, mais tu comprends, malgré tout il me reste une sacrée facture à honorer…

Tu me donnes une bonne idée, mon ami. Le week-end se termine agréablement, et Mahoko peut même emporter une boîte d’écrevisses qu’elle cuisinera à la mode de son pays, j’ai remis les balances ...