Mahoko
Datte: 11/03/2024,
Catégories:
fh,
asie,
Collègues / Travail
amour,
rencontre,
amouroman,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... en place. Curieux de fonctionner comme un couple sortant chez des amis. Pourtant, nous n’en sommes pas encore là. En effet, Mahoko ne peut pas venir vivre chez moi, et abandonner son logis presque japonais. Je ne peux pas m’installer chez elle, trop petit. Alors nous alternons, à l’envi, mais ce n’est pas top. Le mieux serait de nous installer dans un nouveau logement, mais ce n’est pas simple non plus. Car les souhaits de Mahoko ne sont pas faciles à satisfaire. Un « palais » comme Édouard, sûrement pas. Trop grand, trop prétentieux, trop isolé. Une maison neuve ? Ce serait l’idéal pour l’aménager comme elle le voudrait, avec une partie japonaise. Mais elle les trouve moches : soit des cubes qui ressemblent à des morceaux d’immeubles pas terminés, soit des pseudo-traditionnelles sans véritable caractère.
— Pourtant, vous avez de très belles maisons un peu anciennes qui me plaisent beaucoup. Mais il faudrait tout casser dedans…
Elle m’en montre certaines, des pavillons 1900 avec des petits jardins autour, pleins de charme, c’est certain, mais pas à vendre… Nous verrons, nous avons le temps.
Édouard a tenu à présider au moins le début de son dernier Conseil d’Administration. J’ai demandé à Mahoko d’y assister pour en faire le procès-verbal.
— Mes chers amis, voyez mon état, je ne vous fais pas de dessin. S’il me reste un peu de temps à vivre, je voudrais essayer d’en profiter au maximum, même si cette entreprise est mon « bébé ». Jusqu’ici, j’ai tenu à en rester le ...
... « papa », car je n’avais trouvé personne digne de lui changer les couches ! Mais voilà qu’un habile jeune homme s’est présenté, décrochant de merveilleux hochets qui ont fait sourire « bébé » : un gros contrat avec le groupe Daccor, un énorme contrat avec Saint-Bogain et enfin un fabuleux contrat avec l’industrie automobile japonaise Tatayoyo. « Bébé » a soudain pris du poids et son chiffre d’affaires a quasiment triplé cette année. J’ai vu dans ce jeune homme, infatigable travailleur et stratège de talent, mon digne successeur et de surcroît j’ai pour lui estime et confiance comme en mon propre fils. Je le propose donc à votre approbation pour ma succession.
L’assemblée se lève et applaudit longuement, très longuement.
— Faut-il un vote à bulletins secrets ?
— Non… non…
— Qui est contre ? … Personne. Qui s’abstient ? … Personne. Qui est pour, même si on s’en doute un peu ? … Adopté à l’unanimité. Je suis très heureux et Jérôme va prendre ma suite également à la présidence de ce Conseil, je dois, hélas, aller déjà me reposer. Merci à tous de votre confiance durant toutes ces années.
De nouveau, l’assemblée se lève et fait une très longuestanding-ovation à Édouard, très ému. Chacun vient lui serrer la main ou l’embrasser, puis je le pilote jusqu’à son véhicule spécial.
— Tu vois mon p’tit Jérôme, me dit-il avec des trémolos dans la voix. Mon « bébé », c’est bien comme un enfant quand il quitte la maison. Là, c’est moi qui pars, mais même pas une petite marque de ...