L'île sauvage - Histoires de Sexe

L'île sauvage

... plate, les deux femmes regardaient le soleil devenir lentement rougeâtre.

— C’est chez nous ici, Aylin.
— Pour le moment oui.
— Pour tout le temps.

Vanna revenait sur le sujet. Toutes deux avaient gardé l’habitude d’aller entièrement nues, et Vanna refusait de chasser un boc pour tenter de tanner sa peau. Pourtant, elles le feraient très bientôt. Aylin ne céderait pas. Il y avait des orages chaque nuit ou presque, et bientôt les températures baisseraient. Il leur fallait de quoi se couvrir les corps. Et, il y avait une autre ombre qui planait entre les deux femmes. Et celle-ci était de taille. Vanna ne supportait pas d’entendre la rouquine parler d’une possibilité de quitter l’île.

— Aylin ?

L’Irlandaise se tourna vers sa compagne, bien décidée à éviter une dispute. Encore qu’il n’y avait jamais de dispute. Vanna se contentait de bouder. Souvent une journée entière.

— Oui la belle…
— C’est devenu tout dur.

Vanna avait son doigt sur l’un de ses tétons. Aylin sentit aussitôt son visage s’empourprer. Elle ne savait que répondre. Elle ne savait pas comment réagir. Parfois, Vanna la regardait d’une étrange façon. Une certaine curiosité, mais également une pointe de désir, qu’Aylin avait très vite décelée. La jeune femme agissait ainsi depuis cette fameuse nuit, où elle avait surpris sa compagne rousse, occupée à se faire du bien sur cette même pierre.

— Nous… Il faudra que je t’explique certaines choses oui…
— Quand ?
— Je ne sais pas… Je dois y ...

... réfléchir. Bientôt.
— C’est quand je te regarde des fois.

Putain de Dieu Vanna. Tais-toi ! Les joues en feu, Aylin se détourna et regarda vers le large.

— Le soleil se couchera bientôt.
— J’ai chaud dans mon ventre.
— Vanna… C’est compliqué ces choses-là. Je te parle demain et…
— Je crois que je suis énervée.
— Non Vanna. C’est autre…
— Je suis énervée de toi, Aylin.

Quand Vanna colla son corps au sien, l’Irlandaise crut étouffer. L’air subitement lui manquait. Elle sentait les lèvres épaisses, posées sur sa peau. Dans son cou. Elles n’avaient jamais été aussi proches.

— T’es énervée aussi.

La rouquine bougea un peu la tête.

— Non. J’aime seulement ta bouche. C’est doux.

Une bouche qui s’ouvrit. Des lèvres qui caressèrent sa nuque.

— Tu respires comme quand t’es énervée. Alors t’es énervée.
— Oui.
— Juste un peu énervée ?
— Non. Très énervée…
— Aylin ?
— Oui.
— Pourquoi on est énervées de nous ?
— Oh putain Vanna…

La rouquine avait dormi comme une masse. Elle se sentait fraîche et dispose. Elle avait décidé de garder cette journée pour parler à Vanna. Elle lui expliquerait tout. Tout ce qu’elle pourrait, et elle s’attellerait à faire son éducation si nécessaire. Résister à ses propres désirs, avait été facile pour l’Irlandaise qui n’avait jamais vraiment regardé Vanna comme une femme. Jusqu’ici…

— Tu te mens à toi-même ma grande. Depuis un petit moment même. Bordel à putes…

Aylin entendit Vanna arriver et frissonna quand elle sentit sa ...