L'île sauvage - Histoires de Sexe

L'île sauvage

... lentement son assiette, et sa longue main caressa le verre à demi plein d’un vin couleur rubis.

— Tout simplement parce que je ne le souhaite pas mon cher Armando. Certes, vous me plaisez beaucoup. Vous êtes bel homme, intelligent, charmant et certainement très entreprenant dans la vie. Je n’ai toutefois aucun besoin d’argent, et moins encore envie d’un mâle dans mon existence.

Les yeux gris de la rouquine brillèrent d’une lueur amusée.

— Nous pourrions aussi bien nous contenter de finir notre vin… Il est excellent d’ailleurs. Puis vous me prendriez dans cette cabine. Après quoi, vous me baiseriez à nouveau la nuit suivante, puis la prochaine… Et enfin, vous me débarqueriez comme prévu à Majorque.

Le marin s’était levé pour se rapprocher de son invitée.

— Je pourrais donc te considérer comme une femme qui sait ce qu’elle veut. Une femme libre et sans préjugés. Une aventurière qui a envie d’un homme et qui assume ses désirs.
— C’est tout à fait ça, Armando.

Si Aylin était sincère, elle faillit se rebiffer quand les mains de l’homme se posèrent sur sa poitrine.

— Une femme qui a envie d’être prise maintenant.

Aylin Temple portait une robe. Un souhait que Delmaro avait presque exigé. Il l’espérait vivement, vêtue d’une robe pour ce dîner. Une tradition maritime. Les invités d’un capitaine se devaient d’être les plus élégants possibles.

Depuis quelque temps, l’Irlandaise avait dû se plier au jeu de la femme idéale. Une femme de son temps. ...

... Perruque et robes, bons maintiens et langage étudié. Il fallait bien cela pour les affaires. Les banques espagnoles avaient déjà beaucoup de mal à accepter les visites de femmes non accompagnées de maris. Gustave et Romuald, eux, avaient parfaitement tenu leurs rôles. Parfois, Aylin agissait seule. Ses deux compères avaient été largement rétribués par la voleuse. De quoi vivre deux vies de richesses, pour chacun d’eux. Depuis, ils la vénéraient et ils étaient devenus des amis. Gustave était agréable à vivre, mais Aylin avait du mal à repousser les avances de Romuald. Si son compagnon lui plaisait beaucoup, l’Irlandaise savait que coucher avec lui serait une grossière erreur. Si les banquiers rechignaient pour faire affaire avec une femme, ils avaient tous finalement, accepté son or. Plusieurs banques espagnoles étaient devenues plus riches.

Les doigts du capitaine tirèrent lentement, mais fermement sur l’étoffe du décolleté de la robe, et les seins lourds de l’Irlandaise parurent bondir hors du carcan de la robe gris souris, quand l’étoffe les libéra d’un coup.

— Une femme libre d’esprit, qui préférerait qu’on lui fasse l’amour dans un peu de confort Armando…

Les mains chaudes du marin massaient les globes de chair ferme et douce.

— Alors cette femme aurait dû rester à terre, pour se faire baiser. Les hamacs et l’amour ne font pas bon ménage. Ceci étant… Des couvertures sur le parquet peuvent être mises. Ce qui sera fait, après que tu aies pris du plaisir à cette ...