1. Une autre bague de fiançailles


    Datte: 24/02/2024, Catégories: cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme historique, historiqu, amouroman, Auteur: Someone Else, Source: Revebebe

    ... peint : de toute évidence, des tableaux devaient s’y trouver et ils ont disparu… Mais est-ce réellement surprenant ? Cela ne fait que cinq ans que la guerre est finie et tout le monde sait désormais ce qui en est advenu des juifs et de leurs collections d’œuvres d’art. Par contre, elle constate avec amusement que certains de ses portraits à elle ont pris place sur ces murs.
    
    — Je rêve où vous êtes un professionnel ?
    — Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
    — Ben, déjà, le matériel qui trône là-bas, dans le fond, et surtout, le résultat… C’est bien simple, avec vous, j’ai presque l’impression d’être belle.
    — Peut-être parce que vous l’êtes, tout simplement ? Un photographe n’est pas un magicien, vous savez, et la technique n’est rien si le modèle ne s’y prête pas.
    — Si vous le dites…
    — En attendant, allons dans mon studio, nous y serons mieux pour travailler.
    
    Et là, pendant une heure – encore une fois, sa présence est tarifée – elle va enchaîner les poses et les tenues vestimentaires sans jamais que cela ne prenne la moindre tournure même vaguement sexuelle. Pourtant, à bien y réfléchir, Victorine ne serait pas contre quelques clichés d’elle en tenue d’Eve, pour son plaisir personnel bien entendu, mais pas seulement : si un jour elle se retrouve à dehors à faire le trottoir, ce genre de photo peut donner envie de monter au clampin de passage, plus particulièrement quand l’on se caille les miches et que les petites tenues olé olé sont compliquées à porter. Seulement, ...
    ... voilà, Ernest ne le lui propose rien.
    
    Par contre, elle a droit à une multitude de robes, de jupes ou de chemisiers, mais aussi quelques coiffes qui ont toutes en commun de dater, à vue de nez, du début du siècle, l’odeur de naphtaline en plus. Mais de cela, Victorine n’en a cure : il n’est pas rare pour elle de voir débouler quelques bouseux de Seine-et-Oise au charme manifestement plus que rural mais avec qui elle est bien obligée de monter ! Bref, elle en a vu d’autres !
    
    Mais, en attendant qu’Ernest n’en finisse pas de régler et re-régler son matériel et sa lumière, l’esprit de notre modèle divague… Et à son corps quasiment défendant, de nouveau elle se remet à penser à ses années à l’Espadon Moucheté, à ce jeune homme qui ne concevait pas une passe sans une petite descente à la cave et où elle avait toutes les peines du monde à se retenir de gémir sous ses coups de langue experts… À ce type dont elle n’a jamais su le nom qui payait pour une prestation standard mais qui lui donnait toujours de la main à la main le supplément pour qu’il lui visite la porte de derrière… C’est bien simple, avec l’argent que ce client lui laissait, elle aurait presque pu s’acheter une voiture ! Dommage que ce pognon se soit envolé, suite aux bons conseils d’un de ses clients qui se prétendait boursicoteur et qui n’était rien d’autre qu’un escroc. Les vraies putes ne sont pas toujours celles que l’on croit !
    
    Et puis aussi à ce bourgeois qui envoyait toujours un télégramme à la mère ...
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