Une autre bague de fiançailles
Datte: 24/02/2024,
Catégories:
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
historique,
historiqu,
amouroman,
Auteur: Someone Else, Source: Revebebe
... rêvait. Si bien que le lendemain, et à la même heure, Ernest est de retour, mais cette fois, il ne demande même pas à Victorine ce qu’elle veut boire, se contentant de filer un biffeton au bistrotier pour qu’il la foute en veilleuse.
— Prenez ça et cassez-vous, ça nous fera des vacances.
Nouvelle séance photo où la fille, une fois de plus, n’y capte rien mais elle se prête volontiers à la séance : au moins, à la fin, elle n’aura pas besoin d’aller procéder au récurage en règle de son fonds de commerce – ou de sa salle des machines, c’est selon –, ce qui est loin d’être négligeable. Ça lui rappelle quelque peu la période finalement plutôt peinarde où elle était pensionnaire de l’Espadon Moucheté et où quelques clients la payaient quelquefois simplement pour qu’elle se promène nue au milieu d’eux sans jamais la toucher : à l’époque, jamais elle n’aurait pensé dire qu’un jour qu’elle regretterait ces instants… Mais aujourd’hui, et avec le recul, elle aimerait tellement retrouver ce temps où, à défaut d’autre chose, elle pouvait travailler au chaud sans avoir à sortir ses fafs toutes les cinq minutes et en ayant peur à chaque instant de se voir emballée par la maison poulaga.
— Victorine, j’aimerais que vous veniez chez moi faire des photos… Je vous paierai au prix de la passe, naturellement.
— Ah bon ?
— Oui… J’ai chez moi quelques vêtements que j’ai trouvés aux puces et que j’aimerais que vous enfiliez. Cela vous pose-t-il un problème ?
— Non, bien sûr…
Le ...
... lendemain, Victorine sonne à la porte d’un très vieil immeuble, mais c’est la concierge qui lui ouvre. Bien que la visiteuse se soit efforcée de s’habiller le plus classiquement possible, la gardienne ne se fait aucune illusion sur la profession de celle qui vient de se présenter.
— J’ai rendez-vous avec monsieur Ernest…
En l’entendant parler, la gardienne des clés sourit.
— En temps normal, je ne devrais pas vous laisser entrer, d’autant que cela fait des années qu’il ne photographie plus personne… Mais ce vieil homme me fait pitié.
— Ah bon ? Pourquoi ?
— Parce que cela fait trente ans que je suis là, et je ne l’ai jamais vu sourire.
— Ah ? Et vous savez pourquoi ?
— Aucune idée, personne n’en sait rien. Mais les filles comme vous s’y entendent généralement pour soulager les âmes en peine, je vous fais confiance.
Et vlan, dans les dents… Mais il paraît que, tout comme les arpenteuses de trottoir finissent par développer un sixième sens qui leur permet de repérer la volaille à des kilomètres, le métier de tapineuse finit par vous coller tellement à la peau que, quoi que vous fassiez, et même si vous étiez habillée en bonne sœur sur la place Saint-Pierre à Rome, certains hommes continueraient de vous demander quel est le prix de la passe.
Quoi qu’il en soit, au troisième étage, Ernest l’attend… Et telle n’est pas sa surprise de voir d’une part que, dans cet appartement par ailleurs très bien entretenu, des marques plus foncées sont encore visibles dans le papier ...