1. Une autre bague de fiançailles


    Datte: 24/02/2024, Catégories: cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme historique, historiqu, amouroman, Auteur: Someone Else, Source: Revebebe

    ... qu’il a beau être plutôt bien conservé et tiré à quatre épingles, son âge ne fait pas illusion.
    
    — Cela me convient très bien… On monte ?
    
    Dix minutes plus tard, et après qu’Ernest ait naturellement casqué pour la piaule, nos deux lascars sont à pied d’œuvre. Aussitôt la porte refermée, et en bonne professionnelle, Victorine s’attaque à la braguette du vieil homme : la version officielle est qu’elle veut lui faire durcir le manche mais en réalité, elle veut surtout vérifier que son gaillard ne trimballe pas une saloperie quelconque… L’heure n’est pas encore aux capotes anglaises – ou plus exactement, elles sont à la fois très chères et très difficiles à trouver, le caoutchouc d’Indochine étant plutôt destiné à des usages plus stratégiques – tandis que la pénicilline n’est pas encore tout à fait disponible dans toutes les bonnes pharmacies. Cependant, l’homme l’arrête.
    
    — Ne vous fatiguez pas, mademoiselle, vous n’y parviendrez pas… Et de toute façon, ce n’est pas cela que je suis venu chercher.
    
    Intérieurement, Victorine commence à s’inquiéter… Si l’ancêtre n’est pas là pour tirer sa crampe, que fait-il ici, avec elle ? Tu vas voir qu’avec la chance qu’elle a, elle est tombée sur l’un de ces malades mentaux qui vous lardent le fion à coup de surin et remplissent les colonnes des faits divers.
    
    — Ne cherchez pas à comprendre… Et il est également inutile de vous déshabiller, je veux juste vous prendre en photo.
    — Me prendre en photo ? Mais pourquoi ?
    — Je vous le ...
    ... répète : ne cherchez pas à comprendre…
    
    Comme dirait l’autre, faire ça ou branler la girafe, Victorine s’en tamponne complètement ! À partir du moment où l’autre a allongé le flouze, il peut bien faire ce qu’il veut, d’autant que notre homme vient de sortir un superbe Leica de sa besace. Gamine et bien avant la guerre, elle avait entendu parler de ces appareils compacts mais ceux-ci valaient – et valent toujours, d’ailleurs – une véritable fortune et c’est sans doute pourquoi elle n’en avait jamais vu auparavant.
    
    Et là, pendant une demi-heure, Ernest la mitraille… De face, de profil, de trois quarts, avec le sourire, faisant la moue, enjouée, triste, coiffée ou décoiffée… De toute évidence, notre homme est du métier et il sait s’y prendre pour obtenir l’expression voulue. Les rouleaux de pellicule s’enchaînent jusqu’à ce que l’horloge de l’église les rappelle à l’ordre.
    
    — Je t’avais dit une demi-heure, grand-père, et c’est fini… Ravie de t’avoir rencontrée.
    — Moi également… Cela dit, si les clichés sont bons, je reviendrai vous voir pour d’autres photos. Cela ne vous dérange pas ?
    — Du moment que tu sors les talbins, je m’en tape !
    — Je m’en doute… Vous serez là demain ?
    — Si je ne suis pas déjà en main, c’est très probable.
    — Dans ce cas, peut-être à demain.
    
    Pendant la fin de la journée et une bonne partie de la nuit, Ernest ne sort pas de sa chambre noire. Et les clichés qu’il obtient vont au-delà de ses espérances, son modèle est exactement tel qu’il en ...
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