Traductrice - Histoires de Sexe

Traductrice

... cette main posée sur la mienne. Que peut bien contenir ce paquet pour qu’il me « prépare » ainsi ?

Il enlève sa main, puis la repose :

— C’est de la pacotille, mais si cela vous plaît je sais où en trouver en matière plus noble, autant pierre que métal.

Enfin, il libère ma main. Toute cette préparation m’intrigue. Que peut bien contenir cette petite boîte ? Pierre plus noble ? Métal plus noble ?

J’ouvre.

Vraiment, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Ce sont des boucles d’oreille. Je les sors de leur étui. Une pierre bleue sert de pendentif, pierre reliée par une fine chaîne dorée à un croissant horizontal. L’ensemble est élégant, bien qu’un peu clinquant. Mais en le manipulant, je ne vois pas de crochet ou de pince pour le fixer à l’oreille.

Je dois avoir l’air gourde car lorsque je croise son regard j’y trouve une lueur moqueuse.

— Elles sont très belles mais je ne comprends pas comment on peut les fixer.
— Donnez, je vais vous montrer.Je lui passe. Regardez, il faut faire coulisser l’anneau et cela s’adapte à la bonne taille.
— Je dois vous paraître idiote mais je ne comprends toujours pas.
— Comme je vous le disais, la boutique était particulière. Je reconnais que c’est un cadeau peu courant… Surtout, je ne voudrais pas que vous preniez cela comme un manque de respect. Au contraire. C’est un hommage à votre beauté… Pendant longtemps, Emma en a porté avant de se tourner vers des piercings.
— Des piercings ? Je ne l’ai jamais vue en ...

... porter.
—Il sourit. On ne peut les voir que dans l’intimité.
— Dans l’intimité ? Mais…Et puis, je suis son regard qui va manifestement vers ma poitrine, alors je comprends. Oh, vous voulez parler de piercing sur les… Et ces bijoux sont pour… Oh, je….
— Ne le prenez pas mal. Je sais bien que ce n’est pas à moi de vous offrir ce genre de bijoux, mais dans la boutique… Cela m’a paru une évidence…

Un long silence.

— Écoutez, oubliez cela. Je me rends compte qu’en dehors du contexte ce cadeau est déplacé. Rendez-le-moi et oublions ce moment où je me suis ridiculisé par mon mauvais goût et mon indélicatesse. Je demanderai à Emma de vous faire un cadeau, comme cela il n’y aura pas d’ambiguïté. Je ne voudrais pas que cela ternisse notre amitié ni celle d’Antoine.

Mon premier mouvement a été de m’offusquer : « Comment, de quel droit vous me faites ce genre de cadeau ? » Mais ses excuses et son air contrit qui me le rendent moins lointain et lui servent de pardon atténuent l’offense.

— Il faut reconnaître que ce n’est pas courant.Je souris. J’aimerais les garder. Comme cela, je les montrerai à mon mari. Il pourrait me dire si cela me va.
— Les montrer à Antoine ? Je ne suis pas certain qu’il comprendrait la plaisanterie. Vous ne croyez pas ?
— Je plaisante bien sûr. J’imagine sa tête ! Difficile de lui faire croire que ce n’était qu’un voyage de travail avec un tel cadeau.
— Je suis content que vous le preniez ainsi. Excusez-moi encore… Mais il faut reconnaître que votre ...