Élodie
Datte: 31/01/2024,
Catégories:
f,
ff,
groscul,
fépilée,
Voyeur / Exhib / Nudisme
odeurs,
Masturbation
intermast,
Oral
fdanus,
journal,
lesbos,
Auteur: Maudmoder, Source: Revebebe
Le trajet me parut presque court. Finalement, le TGV avec un bon livre, c’est acceptable. Le roman de Paula était vraiment noir, très noir, plus les cadavres se succédaient sur la petite plage et plus la tension montait. À Niort, il y en avait deux, à Poitiers, trois et le quatrième arrivait à Tours. À l’arrêt à Tours, le train afficha complet. Un jeune homme avait pris la place en face de l’autre côté du couloir.
J’avais vite senti son regard sur moi, une sensation très primitive : celle d’un animal qui se sentait surveillé par un autre animal, mais sans que leurs regards se croisent. J’étais toujours empotée dans ces situations qui me mettaient mal à l’aise. C’était en contradiction avec ma tendance exhibitionniste, mais je ne devais pas en être une vraie, car je n’aimais vraiment être regardée que quand j’étais nue.
L’idée qu’il ne lui restait que peu de temps pour me draguer me faisait sourire. J’étais curieuse de savoir par quel biais il allait m’aborder. Évidemment par le livre, mais pas de la façon que j’avais imaginée.
— Vous aimez Paula Brilland ?
Je ne me sentais pas capable de ne pas répondre, bien que je sois arrivée à un moment intense du roman.
— Je ne sais pas encore, c’est une première pour moi
— Vous n’en avez jamais lu ?
— Il y a deux jours, je ne savais même pas qu’elle existait.
L’air ahuri du jeune homme ressemblait exactement à celui d’Anna quand je lui avais dit aussi que je ne la connaissais pas. Je me permis une petite provocation ...
... pour compenser cette inacceptable ignorance.
— Par contre, je viens de déjeuner avec elle.
Je ne suis pas certaine qu’il m’ait crue, mais cela accentua franchement sa surprise. J’ajoutai pour achever de le perturber :
— En plus, c’est vrai.
Je ne parlais évidemment pas de notre épisode aquatique.
— Je suis en train de faire une étude sur les meurtriers décrits dans les romans policiers actuels afin de les comparer à la même catégorie dans les romans des années soixante-dix. Je suis en seconde année de Sciences Po. Je m’appelle Julien Sorel.
En me donnant son nom, il leva les yeux au ciel, habitué à prévenir quelques remarques ou sarcasmes.
— Ma mère est une inconditionnelle de Stendhal, elle a jugé, non pas amusant, mais au contraire gratifiant de prénommer son fils Julien. Cela m’a valu quelques quolibets au lycée, avant ça allait, de moins en moins de gens connaissent Stendhal et le Rouge et le Noir.
Je le trouvais touchant. Il avait tout de ce que l’on peut appeler un garçon de bonne famille. Un visage doux avec un sourire à damner un saint, comme dit ma mère. Des yeux verts, des cheveux un peu bouclés, très bruns. Le train ralentit, la gare Montparnasse approchait. Julien continuait à parler et à m’expliquer son travail. Il finit par me demander si j’accepterais de servir de lectrice de ses écrits comme je connaissais Paula. Il me fit rire.
— Ce n’est pas parce que j’ai déjeuné une fois avec elle que je peux vous dire quoi que ce soit sur elle ...