Modèle de femme
Datte: 30/01/2024,
Catégories:
fh,
complexe,
école,
amour,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nonéro,
portrait,
rencontre,
Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe
... à se compliquer malgré le mouvement discret et constant de mes orteils. Je souffle et je laisse passer. L’engourdissement envahit ma jambe et peu à peu, je perds les sensations. Je sais que, lentement, je m’affaisse légèrement, le relâchement est inévitable tout comme la torpeur qui me gagne depuis un moment déjà.
Respirer, ne pas bouger… Toujours l’orgueil du modèle, le défi avec soi-même et l’envie de ne pas gêner ceux qui vous dessinent.
Tout est là pour que je vogue doucement vers la lune. D’autres méditent, mais moi je songe. Je ferme les yeux pour m’évader dans le silence à peine troublé par la caresse des pinceaux et la griffe des fusains. Il m’est même arrivé de m’endormir à moitié et je ne suis pas la seule.
Aujourd’hui, je ne m’assoupis pas, je ne peux pas. Je songe au bel Yvan. Ce type me fascine, il me rend particulièrement rêveuse, et rien que pour ça je devrais aller le remercier, mais je ne le ferai pas, il ne comprendrait pas et je ne tiens pas particulièrement à me couvrir de ridicule.
Quand on n’est pas un joli mannequin, il vous reste juste le rêve, et moi, ça me fait du bien. J’imagine de belles scènes romantiques ou merveilleuses, banales et ordinaires. Je peux les revivre à l’infini comme un souvenir, et en retoucher chaque détail pour les rendre parfaites… Mon esprit galope libre et sans entraves dans mon immobilité. Je brode sur le canevas que me propose la vie, toujours à l’affût de la vraisemblance, de ce qui pourrait créer un pont entre ...
... le tendre songe et la réalité. C’est idiot, fou, absurde peut-être, mais j’aime ça.
Je profite de la vague, la laisse venir puis repartir sans chercher à la retenir… c’est ma philosophie quand je me sens tomber sous le charme.
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Garance sonne enfin la fin du cours en me couvrant de mon large peignoir. Je suis moulue, mais contente. Je me déplie avec lenteur, faisant rouler mon épaule gauche, raide, en étirant ma nuque endolorie. Des deux mains, j’étends ma jambe avec précaution et aussitôt les fourmis m’assaillent avec violence alors que le sang se remet à circuler normalement. Si je me lève maintenant, je tombe directement.
Sous ma polaire, je tapote ma cuisse avec application en m’étirant le dos, je suis frigorifiée. Les uns et les autres passent en me remerciant, me présentent quelques dessins et ça me fait chaud au cœur. J’aime les voir repartir contents de ce qu’ils ont fait, de ce que je leur ai proposé ou inspiré. Autour de moi, après le silence paisible, tous s’activent à ranger la salle dans ce qui me semble un tourbillon, une tempête soudaine. C’est drôle.
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Rapidement, j’enfile mes vêtements froids sans m’embarrasser de détails comme le soutien-gorge, il sera aussi bien dans mon baluchon. Dieu que je rêve de mon lit bien chaud ! Il faut qu’on trouve une solution pour le froid dans cette salle. Depuis plusieurs années, ...