1. Modèle de femme


    Datte: 30/01/2024, Catégories: fh, complexe, école, amour, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme nonéro, portrait, rencontre, Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe

    ... », « je cuisine » ou encore « je prends ma douche et me sèche » en veillant à ne rien faire de parodique ou suggestif. L’ennui…
    
    Aujourd’hui, bien au contraire, Garance m’a fait la joie rare de demander des poses un peu coquettes et maniérées. Autant dire que c’est tout à fait mon rayon ! J’adore faire l’andouille en faisant semblant d’être belle, irrésistible. Quand je pose, la plus grande partie de mes complexes reste au vestiaire avec mes vêtements, mais là, ils sont tous oubliés ! Les kilos superflus, les seins imparfaits, le ci, le là… tout ! Ne reste que la pudeur du métier tandis que je joue, un peu comme une actrice, ravie quand je fais rire les unes ou les autres avec mes pitreries.
    
    Première pose, donc. Je l’ai choisie assez simple pour que chacun puisse se remettre dans le bain et que les nouveaux se fassent à ma physionomie : un contrapposto avec une main sur la hanche, l’autre bras ballant et le menton haut dans une attitude de star sur le podium. Le nez dans son carnet, je vois Fabienne se marrer devant ma caricature avant de se mettre au travail, tout sourire.
    
    Il faut dire qu’elle n’a pas beaucoup de temps. Si pour le modèle cela peut paraître long dans certains cas, deux minutes restent très courtes de l’autre côté du chevalet.
    
    Sur un signe de Garance, j’enchaîne déjà une nouvelle pose. J’adore ce petit monde à part et protégé des ateliers de nus. Ici, le corps est là pour être, tout simplement. Il n’y a pas de concupiscence face à la nudité, pas de ...
    ... jugement, pas de froideur non plus. Le regard est respectueux, bienveillant, concentré et, très vite, il n’y a plus que des valeurs, des creux, des bosses, des espaces négatifs, des pleins… Pierre dit souvent que le dessinateur ne voit plus le modèle, mais les problèmes qu’il lui pose. Pour quelqu’un de peu confiant ou de complexé, c’est un regard infiniment précieux et humain.
    
    — On change, lance Garance, l’œil sur l’horloge.
    
    Avec plaisir, j’enchaîne les poses un peupin-up sans me prendre au sérieux. Imaginez l’image si célèbre de Marilyne, mais sans la robe… Le seul souci, c’est que même pour deux minutes, ce n’est pas forcément évident à tenir.
    
    Beaucoup de dessinateurs, même parmi les plus expérimentés, n’en ont pas conscience et il m’arrive dans certains ateliers d’entendre des soupirs agacés quand je vacille, lors même que la pose demandée est intenable. Essayez donc, un jour, pour le jeu, de rester immobile deux minutes avec tout votre poids sur une jambe, en équilibre précaire, ou encore accroupi… Mais je n’ai pas ce problème ici, Garance connaît l’exercice physique que cela peut représenter, même si elle n’est jamais montée sur l’estrade. Elle s’assure toujours de notre confort et si elle nous surestime, il est possible de le lui dire. Le modèle relâche alors la pose, s’étire un instant et reprend sans heurt. Tant que les dessinateurs sont prévenus, il n’y a pas de soucis.
    
    Est-ce le fait de me savoir ainsi dorlotée ici, ou bien le plaisir de la reprise qui ...
«1234...27»