Modèle de femme
Datte: 30/01/2024,
Catégories:
fh,
complexe,
école,
amour,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nonéro,
portrait,
rencontre,
Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe
... Garance explique à la mairie que de ne rallumer les radiateurs qu’au premier novembre, quoi qu’il arrive, est un peu idiot quand il fait moins de 10°C dès le mois de septembre, et que les voir ensuite se couper systématiquement à 19 h, quand le cours se termine à 21 h, n’est pas très futé non plus. Malheureusement, aucun de ces braves gens n’a la moindre idée de ce qu’est le modèle vivant et ne souhaite s’inquiéter du problème… Pour les radiateurs d’appoint, deux problèmes : il faut en trouver un avec un câble assez long pour atteindre les prises, et comme il n’y a pas assez de place pour le stocker, il faudrait faire les allers-retours avec… Bah, ça fait partie du jeu !
Je ressors de mon abri de fortune emmitouflée comme je peux pour saluer Garance et Yvan, avant de suivre Fabienne.
Après avoir loupé la semaine dernière, je retrouve l’atelier de Garance avec un plaisir non dissimulé. Ce soir, je viens dessiner et je laisse Olga avoir froid.
J’abandonne mon carton à dessin contre le mur et entre dans le ballet de la mise en place du matériel avec les autres. Salutations et nouvelles s’échangent bon-enfant entre deux questions pour savoir ce qu’il faut sortir ou non. Parmi les visages familiers, j’avoue être un peu déçue de ne pas voir Yvan… Malgré deux semaines à essayer de me convaincre qu’il ne peut pas me plaire puisque je ne le connais pas, je suis un peu mordue.
Le bruit de la porte me fait me retourner. Léonce est revenu, absent depuis au moins le mois de ...
... mai, c’est sympa de le revoir. Ce grand black filiforme fait partie comme moi du sang frais de l’atelier, un gars laconique avec toujours un semblant de sourire aux lèvres. Je l’aborde avec entrain et il m’aide à sortir une table :
— Ça faisait longtemps, qu’est-ce que tu deviens ?
— Basket et boulot. Avec les entraînements, je ne pouvais plus venir.
Garance arrive sur ces entrefaites et le salue à son tour :
— C’est chouette que tu sois revenu ! Est-ce que vous pouvez sortir une table de plus pour Jackie ?
Voilà une bonne nouvelle ! J’aime beaucoup cette ancienne céramiste aussi généreuse de forme que de cœur. Une bonne vivante qui a jeté la clé de chez elle depuis bien longtemps et a arrêté d’élever des bêtes quand on lui a expliqué qu’il fallait les enfermer.
Alors que nous finissons de placer les tables, une voix bien connue m’interpelle :
— Bonsoir ma petite Gwenaëlle. C’est toi, ce soir ?
— Eh non, Pierre, c’est Olga !
— Je me demandais justement comment elle allait, me répond-il sans se départir de son sourire.
Il pose son sac derrière une table, et comme toujours, j’installe mes affaires juste à côté. Quand je viens croquer, j’aime me placer près de lui. Il a toujours un trait d’humour à glisser avec malice à son voisin et n’est jamais avare, quand la pose lui plaît, d’exclamations ravies sans pour autant tomber dans la caricature. C’est un homme juste et modéré capable de s’extasier avec un sourire enfantin devant un port de tête, l’élégance ...