Veux-tu te connecter à mes rêves ? - Histoires de Sexe

Veux-tu te connecter à mes rêves ?

... mes parents qui espéraient toujours me voir revenir. Soudain, j’ai eu le cœur lourd, avec le sentiment de les avoir abandonnés afin de vivre dans le confort.

En poursuivant la visite, Catherine m’a dit à voix basse par crainte des oreilles indiscrètes :

— Bientôt, je prendrai le pouvoir dans cette cité. Elle s’offre à moi : je la cueillerai comme un fruit mûr. Les autres vivent dans la peur de perdre cette vie qu’elles croient infinie parce qu’elles ont cessé de vieillir, mais qui, en réalité, ne l’est pas, parce qu’immortel ne veut pas dire indestructible. Comme toi, nous sommes restées vulnérables : il peut nous arriver, accident, meurtre, catastrophe en tout genre. Alors elles se terrent, avec pour seul horizon la bouffe à gogo et le sexe à outrance. Certaines ne peuvent plus marcher tellement elles sont devenues obèses. Elles se font promener toutes nues en litière d’un bout à l’autre de la cité, comme sous l’Empire romain, mais à la place d’esclaves, ce sont des androïdes à force augmentée qui les portent. Lorsqu’elles se déplacent, c’est généralement pour participer entre elles à des orgies publiques qui constituent un spectacle hallucinant et d’ailleurs très prisé.

Pour y avoir déjà assisté au cours de mes promenades dans la cité, je confirme : ces monceaux de chairs molles et roses enlacées pendant des heures, au moins trois cents kilos chacune, ont de quoi surprendre une crève-la-faim comme moi, si tant est qu’on puisse encore être surpris par les coutumes ...

... qui ont cours entre ces murailles. Certaines embauchent des musiciennes venues de l’extérieur afin d’agrémenter leurs parties de débauche et de couvrir leurs cris de volupté.

— D’autres, a repris Catherine, sont demeurées analphabètes à l’âge de cent ans. D’autres encore sont devenues les esclaves sexuelles de robots qui ont l’apparence de ravissants éphèbes et qui sont programmés pour les étreindre à tout moment par tous les orifices, en leur susurrant à l’oreille les mots d’amour électroniques qu’elles ont envie d’entendre. Elles se construisent leur propre enfer et se lamentent sur leur liberté perdue en oubliant qu’il s’agit d’une conséquence de leur propre choix. Elles ont perdu tout sens de l’effort et le moindre bobo les plonge dans l’angoisse. Les loisirs à plein temps leur vident le cerveau, petit à petit, jusqu’à les rendre stupides, incapables de distinguer la vérité du mensonge. Il me suffira de quelques belles paroles pour les subjuguer et le tour sera joué. Elles me supplient tous les jours de renforcer les murailles de la cité, afin de repousser une hypothétique attaque de Zombies. Mais cette fausse sécurité ne tient pas lieu de projet de vie. Elles me font gerber avec leur désir de sécurité ; j’ai bien envie d’ouvrir en grand toutes les portes pour nous livrer au pillage ! Nous serions submergées en un clin d’œil ! À une contre mille, nous nous ferions dévorer toutes vivantes ! La plupart n’auraient même pas la force d’essayer de se défendre. Cela me ferait ...