1. Veux-tu te connecter à mes rêves ?


    Datte: 09/01/2024, Catégories: ff, jeunes, couple, enceinte, bizarre, voiture, amour, dispute, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation Oral jouet, sf, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    Il ne reste pour rassasier notre faim que ce bleu inutile que le ciel promet à chacun de nos jours de misère. Que l’herbe folle des jardins morts aux cultures. Que le chant du vent noir quand vient le crépuscule. Pas un bourdonnement d’insecte aux creux de nos étés. Plus d’abeilles aux clochettes des liserons surgis aux printemps d’une terre brûlante, craquelée à perte de vue, plus la voix des ruisseaux blancs aux lèvres des montagnes pour la soif des marmottes. Tandis que la terre devenait minérale, les océans se sont gélifiés d’une profusion de méduses immortelles.
    
    Combien restait-il d’humains ? Nul ne le sait, peut-être un milliard, peut-être beaucoup moins. Les grandes transhumances estivales, les foules des plages, les chansons des autoradios, le bras à la fenêtre sur les routes ensoleillées d’insouciance, tout cela résidait déjà dans les tombeaux du temps. Nul ne songeait à se baigner pour exhiber son corps squelettique.
    
    Dans un monde parallèle au nôtre, les restaurants sont pleins de gens qui tiennent leurs couverts à pleines mains pour croquer à pleines dents des plats fumants. Mais dans cette branche-ci de l’univers, l’abondance a peu à peu laissé place à la disette, puis à la famine, en commençant par les plus pauvres, ce dont presque personne ne s’est d’abord soucié, puis pour le commun de la population. La première étape a été la déchéance du goût : la malbouffe a triomphé. Quand vous avez faim, vous êtes prêt à manger n’importe quoi et à n’importe quel ...
    ... prix.
    
    Il demeurait les Riches. On disait aussi les Rassasiés. Ceux-ci se terraient dans les villes réservées, protégées par de hautes murailles surmontées de barbelés électrifiés et des robots aux tirs mortels pour les hordes de pillards désespérés qui, au début, tentaient leur chance dans d’impossibles assauts, équipés d’armes de fortune ou bien volés dans les arsenaux militaires. Les Riches étaient trop forts pour ces rebelles en guenille. Il était trop tard pour renverser la table, exiger notre part.
    
    Progressivement, à force de maltraitance agricole, gavée de toujours plus de pesticides et d’engrais, la terre a refusé de continuer à nourrir l’humanité. Les champs et les prairies sont devenus silencieux, faute d’insectes pour les enchanter. D’abord sont venues quelques mauvaises récoltes qui ont eu pour effet d’augmenter les prix sans vraiment dégarnir les étals des supermarchés. Les gouvernements ont réagi en distribuant généreusement des subsides à chacun, croyant possible d’acheter la paix sociale au moyen de la planche à billets. Des forêts qui ombrageaient la terre, il ne reste rien que des troncs morts absurdement verticaux, car les arbres ont été dépouillés de leurs écorces afin de donner du cambium. On a commencé à manger ce qui ne se mange pas : l’herbe des jardins, les chats errants, les rats, les champignons qui rendent malades et ceux qui font quitter ce monde de douleurs en se tordant le ventre. Certains se sont entretués au fusil de chasse pour une boîte de ...
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