Le premier mai, je fais ce qu'il me plaît. - Histoires de Sexe

Le premier mai, je fais ce qu'il me plaît.

... Ça va, la pilule est passée ?
— Elle a eu du mal au début. Saïd ne savait pas comment le lui dire. Remarque, il n’était pas le seul, Roland aussi est venu me voir pour me demander comment le dire à ses enfants. Et Anne-Lise aussi, évidement.
— Quand même… On fabrique pas des Kalashnikov, non plus, se renfrogna-t-elle.
— Expliquer à un gamin de 9 ans ou à sa femme de 65 ans que ton job c’est de mouler des zizis violets en plastique, c’est pas non plus évident pour tout le monde.
— La tête d’Anne-Lise, quand Marc nous a tous réunis l’an dernier…

On se regarde en la mimant, bouche ouverte et yeux hagards, les deux bras croisés en X sur sa poitrine, et ce qu’elle a dit ce jour-là sort de nos deux bouches en même temps :

—Jésus, sauve-moi !

On éclate de rire.

— Y’avait pas qu’elle qui faisait une tête bizarre, repris Malika.
— Nan, en effet.
— M&M’s aussi moulinaient du couvre-chef quand il a expliqué que la marge sur ce genre d’objet était phénoménale, compte tenu du coût de revient, continua-t-elle.
— C’est surtout parce qu’ils venaient de comprendre qu’ils allaient sculpter des bites dans des blocs d’acier jusqu’à la fin de leur carrière !

Malika recracha sa bière en manquant de s’étouffer de rire.

— Tu mets quoi sur ton CV après ça ?
— Je sais pas,tailleur de bites ?

Re-re-pouffade.

Je me levai difficilement et Malika me soutint par le bras.

— Aargh… Merci, j’vais aller me repoudrer le nez pour la vingt-cinquième fois de la journée, ...

... l’héritier s’est encore assis sur ma vessie.
— T’avait qu’à mettre une capote quand t’as pécho le patron sur son bureau.
— C’était pas sur son bureau qu’on l’a conçu, c’est sur le tien…
— Même pas en rêve.
— Si si, ch’te jure, j’ai ton mobile anti-stress imprimé sur le cul depuis 8 mois.

Elle me regarda en riant, et passa sa main sur mon ventre.

— T’as de la chance, radasse.
— Ça pourrait t’arriver aussi, si t’arrêtais de passer tes week-ends à tester nos nouveaux modèles.
— Conscience professionnelle, que veux-tu…

Sylvain, le nouveau stagiaire que Marc avait débauché chez le fournisseur de silicone, arriva avec deux sandwichs et deux bières dans ses mains.

— T’arrive à porter tout ça dans tes mains ? lui demandai-je en le débarrassant.
— Ouaip, chuis doué, que voulez-vous !
— Et tu sais faire autre chose de tes dix doigts ? C’est pour une copine, dis-je en faisant un geste du menton peu discret vers Malika.

Il rit et rougit en même temps, je vis que Malika le bouffait des yeux.

— Bière-zéro et légumes pour vous, la première dame, bière pas zéro et merguez pour vous, chère Malika.

Il nous fit un clin d’œil et retourna vers le barbecue.

— Ce garçon est un délice ma vieille, lançai-je à ma meilleure amie.
— Moui… Surtout de dos, comme ça, avec ce petit cul qui danse le coupé-décalé quand il marche.

On éclata de rire à nouveau.

Le parfum dans l’air mêlait grillades, herbe coupée, mais aussi la musique, la joie et un brin de confiance dans ...