Une île - Histoires de Sexe

Une île

... environnement inconnu. Je passe commande et laisse Nina pour m’approcher de la piste. La clientèle ne présente pas un grand intérêt, ni sur le plan physique ni sur le plan intellectuel a priori. Quelques jeunes excités braillent sur la piste pendant que d’autres, bien fatigués, sommeillent à moitié sur les banquettes qui l’entourent. Une femme attire cependant mon regard. Grande, brune, élégante, une classe naturelle, une sensualité sans commune mesure avec le troupeau qui garnit ce lieu. Je m’approche. Elle scrute les danseurs sur le parquet puis le public autour.

— Si vous cherchez une rivale, ne perdez pas votre temps. Vous n’en avez pas.

Elle se retourne, me sourit. Ses yeux flambent sans agressivité. Son regard est intense. Elle semble me déshabiller, au niveau cérébral ou psychique.

— Et si vous cherchez un mâle à croquer, ils ne paraissent pas encore assez savoureux.
— En dehors de vous ?
— Je n’aurais certainement pas cette prétention. Puis-je vous offrir un verre ? Je suis au bar avec ma compagne… qui semble très occupée par un beau mâle. On ne peut vraiment pas tourner le dos sans qu’elle trouve à se divertir, mais elle a bon goût, je dois le reconnaître.
— Votre amie paraît tout à fait charmante, et le « beau mâle » est mon mari.

Décontenancé, je souris d’abord, un peu vert, puis ris franchement.

— Touché coulé ! Eh bien, allons faire les présentations. À propos, moi, c’est Jean, mais je ne connais pas votre prénom.
— Sophie.
— Sophie, ...

... permettez-moi de vous présenter Nina. Nina, je te présente Sophie qui te trouve ravissante.
— Elle n’est pas la seule de cet avis. Et, puisque personne ne me présente, moi, c’est Hubert.
— Si nous voulons discuter tranquillement, je crains que nous ne soyons pas au bon endroit. Je vous suggère de nous déplacer. Je vous offre un verre à la Rhumerie, près du port.
— D’accord, cette musique de bazar me tape sur les nerfs. Hubert, veuillez récupérer nos affaires au vestiaire. Nous vous suivons. Je n’ai jamais bu de rhum, je suis curieuse de connaître cet alcool.

Nous sortons rapidement. Moi aussi, je trouvais la musique insupportable. La même chaleur lourde nous accompagne jusqu’au bar en question. Un port sans endroit où boire du rhum ? Impensable. Le punch antillais, très agréable, a délié les langues et, à la deuxième tournée, les rires se sont mis à fuser. Nous transpirons à grosses gouttes et ces dames paraissent se dévêtir au fur et à mesure des gorgées que nous avalons. La robe de Nina en particulier lui colle tellement au corps qu’on pourrait la croire nue. Sophie n’en est pas à ce point, mais le spectacle est cependant de qualité. Tout cela fait réagir Hubert et une grosse bosse déforme son pantalon. Sophie ne sait plus où regarder. Elle me sourit en détaillant visiblement ma carrure et mes abdominaux, mais revient rapidement sur Nina et rougit à sa poitrine insolente.

— Hubert, vous devriez bien inviter nos amis, car si nous poursuivons les tournées de rhum, nous allons ...