Morgane de toi - Histoires de Sexe

Morgane de toi

... d’habitude.
— D’habitude ? Parce que…
— Oui, j’ai déjà essayé. Des soirées privées, dans un club. Je ne me suis pas sentie très à l’aise, mais peut-être que mes partenaires n’étaient pas les bons. Et je n’avais certainement pas assez d’expérience. Je crois que je ne recommencerai pas.
— Et comment ça s’est passé ? Je veux dire, qu’est-ce que vous avez fait, si ce n’est pas trop indiscret ?
— Oh, rien que des choses très classiques, enfin… si on peut dire. Je faisais coucher mon partenaire sur le dos, les mains attachées, en exigeant qu’il me regarde me caresser, puis qu’il me nettoie avec sa langue, et en lui interdisant de bander. Un jeu un peu stupide, après tout. À chaque fois, j’étais stressée, je n’ai jamais réussi à trouver du plaisir comme ça, mes partenaires aussi étaient stressés de sentir que j’étais mal à l’aise, à jouer un rôle en faisant semblant de m’éclater. Et en plus, chaque fois le même scénario, comme si je répétais pour une pièce de théâtre. Une amie qui m’a vue faire plusieurs fois, et qui a plus d’expérience, m’a dit…
— Ah, parce que c’était en public, en plus ?
— Tu sais, en club, on y va forcément un peu pour s’exhiber, alors je ne ferme pas toujours les portes… Bon, je m’arrête là, ou je vais vraiment te choquer !
— Ne t’inquiète pas pour ça… Que t’a dit ton amie expérimentée ?
— Après avoir assisté à plusieurs reprises à mes ébats, elle m’a dit que je n’avais pas assez d’imagination ni de méchanceté pour ça.
— Et donc tu as laissé tomber ...

... ?
— Oui, en tout cas je ne fais plus de séance classique de domination/soumission. Mais j’aime bien profiter de la présence d’un homme pour m’envoyer en l’air toute seule, tu as pu le constater.
— Toute seule ? C’est ce que tu crois ! Tu penses vraiment que…
— Ne t’inquiète pas. J’ai bien vu que tu as un peu perdu ta contenance, et c’est tant mieux.

Les confidences d’Émilie se poursuivent pendant la soirée. Elle me parle de ses sorties, des hommes entre les bras desquels elle est passée. Les détails les plus croustillants de ses folles soirées succèdent aux histoires plus sages de ses rencontres de vacances. Comme je sens bien qu’elle me regarde du coin de l’œil, j’essaye de l’écouter sans réaction négative, mais…

— Cédric, tu fais une drôle de tête… Tu ne serais pas un peu jaloux, par hasard ?

Je me sens démasqué. Sa confession du matin résonne encore dans ma tête : « l’amour exclusif, aucun autre ne pourra y prétendre ». Je l’avais bien compris, et je croyais l’avoir accepté, mais après le moment d’intimité exceptionnel qu’elle m’a fait vivre, c’est un peu difficile de l’entendre me parler de ceux que je pourrais maintenant considérer comme des rivaux. Je baisse les yeux comme un enfant pris en faute.

— Ne t’inquiète pas, c’est normal et ça me touche, reprend-elle. Ça veut dire que je ne te suis pas indifférente. Que tu es Morgane de moi…

À ces paroles, nous éclatons de rire, un rire un peu forcé, mais dont nous avons besoin pour détendre l’atmosphère et ne ...