Le facteur - Histoires de Sexe

Le facteur

... décision première.

— Chloé voulait dire qu’il était dommage que tu sois un peu amoureuse d’elle… Tu vois ?
— Ouais… Voilà. C’est ce que je voulais dire. Personne ne me comprend jamais… À croire que je cause papou…

Elle cause anglais, allemand et italien, et ce couramment. Comme elle a décroché une licence de sociologie, une autre d’histoire et une troisième en lettres modernes. Ce qui n’empêche pas cette bombasse de lire ce cher Michel Eyquem de Montaigne, dans ses versions originales, de parler comme une nana issue du 93, et de jurer comme un charretier.

— Je… je ne suis pas amoureuse… J’ai juste… Un peu craqué sur elle…

Pour être tout à fait honnête, il me faut avouer que la petite torture subie par notre factrice, devenue adorable, m’amuse beaucoup. Elle vient de piquer le fard de sa vie.

— Le « C’est dommage » de Chloé, incluait également que si tu n’avais pas craqué pour elle, elle serait… ravie de faire plus ample connaissance avec toi.
— Je… C’est… Je n’ai pas vraiment craqué… Elle me plaît beaucoup et…
— Tu peux t’adresser directement à elle, tu sais. Chloé parle papou, mais comprend parfaitement notre langue.
— Bien sûr que tu peux me causer directement. En papou aussi, si tu veux…

Un sein rond et lourd s’est échappé de sa cachette, quand Chloé s’est affalée plus encore vers la table du salon. Cette petite allumeuse est pratiquement allongée en chien de fusil sur son fauteuil, bras sur l’accoudoir et joue dans la main. Verre de rhum aux ...

... doigts, Chloé a un sourire innocent. Ses prunelles sombres défient le regard vert, qui s’est posé sur sa poitrine presque entièrement dénudée.

— Je… je ne sais pas quoi dire…
— Tu pourrais dire que je t’excite…

C’est délicieux. Cette torture psychologique amusante pour nous et gênante pour Nolwenn me lave de son insulte. Nolwenn, c’est certain, subit une gêne monumentale. Son verre à demi plein tremble dans sa main.

— Je comprendrais, tu sais. Nous sommes plutôt libérées Chloé et moi.
— Je… j’ai trop la trouille, là…
— La trouille ? Tu as peur que je te harcèle ?

Nolwenn répond à mon sourire par un signe de tête négatif. Elle transpire et semble soudain réellement effrayée. Ce qui n’est plus très amusant. Il est temps d’en finir de notre petit jeu.

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Assise contre Nolwenn, ma main a effleuré une joue brûlante.

— Calme-toi, allez. Chloé est une démone, mais une diablesse gentille. Elle a simplement peur que tu t’amouraches d’elle dans le cas où… Tu comprends ?
— Oui…

Je suis surprise de son initiative quand Chloé s’installe aux côtés de notre invitée.

— Tu es cernée maintenant ! On y va, Jul !

Le rire grave et chaud de ma compagne, fait presque frémir la factrice. Il me semble que Nolwenn est devenue chaudière, tant son corps dégage de chaleur. Chloé pose une longue main sur le genou près du sien et rit encore.

— Je suis raide dingue de ma femme. Elle est folle de moi. Je te trouve charmante et très excitante. Capiche ...