Le facteur - Histoires de Sexe

Le facteur

... accroché son bras et elle doit sentir que je ne la lâcherais pas.

— De quoi m’avez-vous…

Elle s’est retournée vers moi et la gifle me surprend. Une gifle molle et sans la moindre force. Je suis face à une véritable timbrée. C’est certainement de circonstance, mais mon calme est toutefois ébranlé par cette tentative de violence imbécile, comme sans la moindre utilité.

— Connasse…

Nouvelle insulte et elle s’est dégagée de mon emprise. Elle s’est décalée vers le salon et c’est ce qu’elle n’aurait pas dû faire. Une première poussée de mes mains à plat sur ses épaules la fait reculer de quatre pas sur l’arrière. Elle est proche de trébucher quand une seconde bourrade l’envoie valser plus loin et s’échouer dans mon canapé.

Tout a été parfaitement mesuré. C’est un parfait « Bougez avec la poste ». Quelle pub à la con… Ma factrice tente bien de se relever, mais encore une fois, bien trop mollement. Je suis sur elle avant qu’elle ne se soit extraite du meuble gris souris. Penchée sur cette pimbêche, ma main accrochée aux cheveux roux coiffés en vague chignon, je lui maintiens la tête au dossier de tissu.

— Insulte-moi encore… Redis-le ! Traite-moi encore de sale gouine…

Les yeux verts d’eau sont embués de larmes. Pourtant, à aucun moment, elle n’a pu avoir mal. Je l’ai poussée sans exagération et mes doigts maintiennent ses cheveux sans les tirer.

— J’écoute ! Vite avant que je ne te rende ta gifle…

C’est ce que j’appellerais dans cette situation, un ...

... renvoi de courrier. J’ai parlé à voix basse et si ma brusque flambée de colère s’est éteinte, je reste un peu nerveuse.

— C’est ce que je dirais si vous portez plainte auprès de mon service… Je dirais que vous êtes une lesbienne, et que vous m’avez harcelée… Je dirais que j’ai peur d’aller chez vous…

Pour le coup, cette péronnelle n’est certainement pas douée pour la promotion canapé. Je connais bien sa cheffe de service, même si je ne l’apprécie pas plus que cela. Cette Miriam est une pure lesbienne qui chasse tous azimuts, au point d’avoir eu quelques petits ennuis dans son travail.

— Dégage !

Je me suis décalée et relevée. Debout, je lui désigne l’entrée d’une main tendue.

— Vite !

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La sonnette de la porte d’entrée est une joie pour l’oreille, en comparaison du son désagréable de l’interphone. Qui cela peut-il être ? Il est proche des 19 h et nous n’attendons personne.

— Oh… Je vois très bien oui. Oui… Juliette est là. Je vais la prévenir. Vous devriez entrer…

Une voix étouffée qui me semble inconnue. Quelqu’un qui a parlé un court moment, sans que je puisse comprendre les mots prononcés. Le ton grave et chaud de Chloé, que je perçois plus nettement. Chloé qui invite la personne à entrer. D’abord, cette visite semble être pour moi seule, et cela me surprend. Ensuite, Chloé à l’air de savoir de qui il s’agit, et a laissé cette personne entrer. Ce qui me surprend plus encore.

J’enfile un peignoir et quitte la salle de ...