Un 14 juillet bleu blanc sexe
Datte: 23/11/2023,
Catégories:
fh,
ff,
collection,
revede,
massage,
Oral
pénétratio,
historique,
Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe
... papier, mais sans rien remarquer d’autres, sinon la masse de malheureux manifestants éberlués par la violence de la Loi et l’Ordre. Je continue sur Stephen Pichon en enlevant masque, cagoule et chandail noir, me fondant dans la foule comme un Parisien outré avant de tourner dans l’impasse du Petit Modèle. Cette petite ruelle calme, nichée derrière la grouillante place d’Italie évoque un village construit en bois, bien typé. Je pense, en appuyant sur la sonnette : « Quel monde de faux-culs ! » Je me tourne vers la rue, je n’ai pas été suivi, c’est bien. La porte se déverrouille avec un bruit d’abeille et j’entre dans l’immeuble de repli stratégique.
*
J’ai laissé mon sac noir avec tout le matériel dans le coin de la conciergerie avant de prendre l’ascenseur. Je suis habillé en étudiant en pantalon noir et chemise propre en sortant sur le palier de Françoise. La porte de son appartement s’entrouvre, son visage anguleux et ses cheveux corbeaux apparaissent : elle m’observe curieuse comme un chat-huant et émet un fin gloussement :
— Je ne m’attendais plus à te voir…
— Je ne suis pas revenu à Paris depuis longtemps.
Un silence embarrassant tandis qu’elle cogite sur la décision à prendre. Plus grande que moi, plus âgée que moi, Françoise a été ma prof d’histoire lorsque j’étais encore à la Sorbonne. De connaissances communes à des apéros partagés, de fil en aiguille, elle m’a invité dans son repaire d’intellectuelle à réviser l’histoire des Capétiens, que je me ...
... plaisais à nommer « les Capulet ». Françoise riait, aimait l’utopie de l’espérance de ma jeunesse et c’est avec elle que j’ai appris ce qu’une bouche pouvait vraiment faire.
Grande, mince, vêtue d’une robe d’intérieur laissant paraître ses tout petits seins sans soutif, elle n’attendait personne et je lui souris d’un air niais de jeunesse. Françoise ouvre la porte en me faisant un geste théâtral. J’ai gagné.
On entend la pétarade des escarmouches aux coins des rues. Toutes les fenêtres sont fermées pour empêcher les gaz de pénétrer. De la gêne initiale, il ne reste plus rien. Françoise déballe le fromage et les saucissons, je coupe le pain. Elle picore ici et là des morceaux en enlevant la peau de la charcuterie, moi je m’enfile tout ce qu’il y a. Elle me sourit à me voir si rapace et la discussion est simple :
— Que fais-tu ces temps-ci ?
— Je me suis reconverti fermier !
— Ah bon ?
— Dans une ferme autogérée, oui : les légumes poussent bien !
— C’est bien, c’est l’avenir, beaucoup plus que l’étude de l’histoire…
Françoise est une femme mélancolique qui réfléchit trop. Elle contemple par la fenêtre les fumées jaunes des gaz qui ne se dispersent pas. Femme de gauche, défendant avec ardeur l’État Providence des belles années, elle semble regretter certaines décisions prises, qu’elles soient personnelles ou collectives.
— Nous pouvons dire ce qu’on voudra, mais le dernier véritable bon gouvernant que la France a eu, c’est Macron…
Je la laisse dire, je n’étais pas ...