1. Promenade vers le plaisir


    Datte: 22/11/2023, Catégories: fh, caresses, Oral pénétratio, fdanus, couple, Auteur: pitroen, Source: Revebebe

    Le soleil est chaud à la sortie de la gare. La lumière lui parle tout de suite du Sud. Une fois passées les portes vitrées, la petite place encore neuve est déserte. Après le parvis blanc et les quelques plantations qui en bordent les côtés, le bitume noir est immaculé. Pas même un taxi, un camion. Il est 10 h et le quartier dort, engourdi dans le soleil hivernal. Seuls les flots du chenal miroitent et animent les petits bateaux que l’homme aperçoit sur l’autre rive.
    
    Il reste immobile quelques instants, fermant les yeux, son visage tourné vers le soleil, se réchauffant doucement. Sur son épaule, sa main droite serre les poignées d’un sac en toile noire. Il n’est pas grand, un peu avachi. Un sac pour quelques jours ou pour une vie de peu.
    
    L’homme sort son téléphone et regarde l’itinéraire qu’il a repéré. Cela semble simple. Traverser le pont puis suivre le canal par la droite jusqu’à la mer. Ensuite, toujours vers l’est, longer la mer. À son arrivée, le soleil devrait être haut sur la gauche. Aucun nuage à l’horizon.
    
    Il a le temps, même si l’excitation grandit encore et toujours. Elle est lovée en lui, enserrant son cœur, mais ne l’empêche pas de profiter des alentours. Cela fait plusieurs semaines qu’elle est en lui. Il l’a bien fait grandir, la choyant et l’entretenant doucement par de petites attentions ou la nourrissant goulûment de prévisions et de fantasmes… de souvenirs, aussi.
    
    Il range son téléphone et se met en route, traverse le pont face à lui. Pas de ...
    ... vent. Cela paraît étrange. Tout semble si calme. Il imagine les habitants alanguis sur leurs terrasses, dans leurs hamacs, dans leurs jardins. À siroter du champagne sur des textes décadents.
    
    Lorsqu’il tourne à gauche sur le quai Guignon, la mer n’est pas encore là. Des petits bateaux cabotins pullulent de part et d’autre du canal depuis la gare. Ceux qui travaillent sur la mer, qui la traversent et l’utilisent, ne restent pas si profondément dans la ville.
    
    Il marche, longeant les boutiques, tellement semblables aux autres villes qu’on dirait que les vendeurs sont les mêmes ; figurants.
    
    De temps en temps, les pointus aux voiles latines ou la moustache grisonnante du patron musicien de la ville s’affichent sur une boutique pour en mettre en exergue le localisme. Pourtant, à l’intérieur, bien rares sont les produits ne provenant pas d’un conteneur.
    
    Il traverse le pont de la Savonnerie, les restaurants et bars se font omniprésents sur le bord du canal, présentant leurs terrasses et larges baies vitrées au levant.
    
    Pour le moment, presque tous sont déserts, reflets de la ville. Les restaurants le resteront en attendant le week-end, voire la saison estivale pour certains.
    
    Quelques terrasses sont occupées. C’est l’heure où la ville appartient à ceux qui lui superposent leurs souvenirs. Souvent seuls, parfois silencieux, à deux, ils se sont installés pour durer – pour tenir –, recroquevillés sur les chaises en rotin usé de la Marine ou répandus dans les fauteuils ...
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