Cousines - Histoires de Sexe

Cousines

... fac. Ce serait bien que tu lises les CV qu’on t’envoie…
— OK ! Si ton patron cherche quelqu’un, niveau collège, ce type-là me parait bien, transmets-lui ce CV. Ici, il se ferait bouffer tout cru.
— Oh, tu sais, les enfants des « prout’ ma chère », une main dans le bénitier et l’autre dans le pantalon de leurs amants, n’ont rien de petits anges. Mais je vais le lui donner, au Père Grégoire.
— Bon, tu sais quoi ? Il est six heures et demie, j’ai eu une semaine éprouvante et la rentrée n’est que dans huit jours. On va boire un verre et tu me racontes tout ça tranquillement ?
— Avec plaisir. Je te retrouve où ?
— Disons devant le palais de justice, à cette heure il y a de la place en général.

Je la raccompagne jusqu’à la porte en la regardant à la dérobée. Elle a toujours cette silhouette extraordinaire, cette poitrine agressive, quoi qu’elle en dise, cette chute de reins vertigineuse et ce cul pommé qui fait gicler sa jupe en arrière comme une robe à crinoline. Toujours sublime ma cousine, avec sa queue de cheval et ses lunettes de soleil. Et toujours ce visage juvénile à la moue enfantine, un peu boudeuse. Ça doit tenir à l’épaisseur de ses lèvres charnues. Je verrouille la porte, mets l’alarme et sors par-derrière. Mon cœur bat la chamade comme le soir où elle s’était installée dans ma chambre, ou lors de son adieu inoubliable dans ma deuche, sa bouche emplie de mon sperme… J’arrive au palais de justice, elle sort juste de sa voiture. Nous choisissons une terrasse ...

... dans une rue piétonne, un peu à l’écart.

— Alors, raconte…
— Eh bien… en fait, il n’y a pas grand-chose à raconter. J’ai eu ce pépin au tendon d’Achille qui m’a privée de mon projet, et puis en fait je suis arrivée tout de même à faire ce dont j’avais envie. Plus péniblement, c’est sûr, mais je ne me plains pas.
— Tu ne t’es jamais plainte, en fait…
— Non, c’est inutile. Tu sais bien, j’élimine tout ce qui est inutile. J’ai déménagé souvent, au fil des postes, ce qui ne me pose aucun problème puisque je suis libre, sans attaches et sans choses inutiles.
— Tu veux dire, pas de mari, ça je sais, mais on peut partager sa vie sans se marier ?
— Non plus. J’avoue avoir essayé, considérant qu’il n’était peut-être pas si mal « d’entrer dans la norme ». Deux fois, en fait, deux flops. Alors je n’ai pas insisté.
— Ah tiens ? Et… pourquoi, si je ne suis pas indiscret ?
— Hum… Jérôme, j’ai ouï dire que tu étais un fin œnologue ?
— Non, pas vraiment. Je suis amateur de vin, en effet, et je constitue petit à petit une assez jolie cave. Mais ça n’est qu’un plaisir et je ne suis pas un véritable spécialiste…
— Eh bien, imagine que la première fois que tu goûtes au vin, on te fasse déguster un Romanée-Conti ou un Petrus. Tu trouves ça excellent, évidemment, et tu penses que tu aimes le vin. Mais ensuite on ne te donne plus à boire que du vin de table. Est-ce que tu continues à boire du vin ?
— Il vaut mieux éviter, c’est risquer un ulcère à l’estomac.
— Eh bien, voilà. Pour moi, ...