Cousines - Histoires de Sexe

Cousines

... annonce :

— Il y a encore une dame qui vous attend. Je la fais entrer et je peux partir, Monsieur ?
— Ah, oui, oui Sophie, bien sûr, il est dix-huit heures. À lundi, bon week-end.

Je repique le nez sur ma fiche d’entretien, à propos de ce petit jeune. Faut voir… Il n’est peut-être pas si mal. Un bruit incongru me tire de ma réflexion, un bruit de talons. C’est fou comme le cerveau travaille vite parfois. Talons ? Pas normal. Je viens de recevoir trois candidats en survêt’ et baskets, des profs de gym, quoi. Il leur manquait juste le sifflet autour du cou et le chrono dans la main. Mes yeux vont donc se fixer sur le seuil de la porte, escarpins à petits talons, et mon regard remonte… Non ! Ça alors ! Ma mâchoire tombe.

— Bonjour Jérôme ! Eh bien, remets-toi. Si tu m’as convoquée, c’est que tu as lu mon CV.
— Non, pas eu le temps… Catherine ! Ma cousine… Si je m’attendais… Du coup, je t’embrasse… Assieds-toi, raconte-moi tout…
— J’ai trouvé ton annonce tout à fait par hasard, je me suis dit que je ne connaissais pas l’apprentissage, j’ai eu envie de découvrir, j’ai envoyé une réponse. Et me voilà.
— C’est bien ! Enfin, bien… je ne te cache pas que le public n’est pas facile, très hétérogène, que les niveaux vont du CAP au BTS, que les emplois du temps changent sans cesse d’une semaine sur l’autre et que tout ça rejaillit sur l’humeur des collègues qui ne sont pas, non plus, très faciles.
— Les challenges ne me font pas peur, sinon je ne serais pas là. Je n’ai pas ...

... varié depuis… dix ans, peut-être bien, mon objectif reste de leur donner le goût de prendre soin de leurs corps, sans perdre de vue les programmes, ça va de soi. Figures libres et figures imposées.
— Je vois que tu l’as mis en pratique, tu n’as absolument pas changé, tu es toujours… magnifique.
— Et tu es toujours aussi gentil, mais hélas, ce n’est pas tout à fait vrai. Mon corps est un peu plus mou, ma poitrine moins ferme, ma peau moins souple et de petites choses sans poids qu’on appelle des rides apparaissent ici et là…
— Non, je ne te crois même pas. Tu vois, si j’avais à justifier ton recrutement, je dirais que sur quatre candidats, trois se sont sentis obligés de se présenter en survêtement, et toi seule est en… robe, c’est ça ?
— Oui, petite robe d’été, les épaules dégagées comme tu aimes et des talons comme tu aimes. Il faut savoir mettre toutes les chances de son côté !
— Ha-ha ! Là-dessus, je te fais confiance. Alors, maintenant, raconte-moi tout. Que deviens-tu ? Comment va ta vie, tout. Je veux tout savoir. Je pense que si tu étais mariée je l’aurais su, mais à part ça…
— Tu vas être déçu, on n’aura pas à y passer la nuit. Mais avant d’entrer dans la vie privée, j’aimerais bien une réponse. Il faut que je prévienne mon actuel employeur…
— Pour moi c’est é-vi-dent, j’ai toute confiance en toi, tu le sais bien. Tu travaillais où ?
— Dans un collège privé, à une trentaine de kilomètres. Mais j’ai aussi fait des lycées, un lycée pro et même des vacations en ...