Poste de garde - Histoires de Sexe

Poste de garde

... non, mais mon score reste faible…
— Un chiffre ou deux chiffres ?
— Un seul chiffre.

Elle s’étonne de ma réponse :

— Ah bon ? J’aurais cru plus que ça.
— Vous me surestimez, Cathy. Quand je suis avec une femme, je ne suis pas avec une autre.
— Vous êtes fidèle ?
— Parfois, je flirtouille, c’est vrai, mais jamais je ne vais plus loin que des paroles qui restent légères quand je suis casé. Et puis, je ne fais ce métier que depuis quelques années.
— Vous dites tout en deux fois.
— Et vous ?
— Et moi, quoi ?
— Des aventures, des hommes dans votre vie…

Ses yeux regardent dans le vague :

— Des bonhommes, j’en ai eu, mais rien de très folichon. On en a parlé hier, souvenez-vous. Ceux que je voulais vraiment, je ne les ai pas eus, ou alors, en coup de vent. Et ceux qui voulaient vraiment de moi, il y avait toujours un vice caché.
— Pas de bol ! C’est quoi pour vous, un vice caché ?
— Trop aimer la bouteille ou les courses de dada, par exemple !
— En effet…

S’inclinant un peu, ce qui m’offre une belle vue dans son décolleté, elle dit :

— Je parie que ce n’est pas votre cas, Viannet…
— Je bois rarement, et je n’aime pas les jeux de hasard, du moins les jeux d’argent.
— C’est bien ce que je me disais. Par contre, les jeux avec les femmes, vous ne dites pas non…
— C’est vrai, mais je ne dis pas toujours oui…

Il est l’heure d’aller gagner ma vie en dispensant la bonne parole. Je quitte donc Cathy que je retrouverai sans doute en fin d’après-midi quand ...

... la journée sera terminée, mais en coup de vent, car à l’heure des sorties, elle sera très occupée.

Ayant fini ma journée, je constate que Cathy est entourée de cinq ou six chauffeurs. Quand elle me voit arriver, elle m’adresse un petit signe de la main, j’en fais de même.

Ce jeudi matin, je bavarde un peu avec Cathy :

— Hier soir, vous étiez très accaparée !
— Houla ! Et pas que par les meilleurs !
— La rançon de la gloire, chère Cathy…
— Plutôt celle de mon décolleté !
— Dans ce cas, remontez votre zipette…
— Impossible, ça ne fermerait pas, because my boobs !
— Vous causationnez english ?
— Faut bien ! Les trois quarts des livraisons viennent de l’étranger. Et puis, ils n’avaient que cette salopette à peu près à ma taille. Au fait, vous savez comment les pouffes de l’Administration m’ont surnommée ?

Je préfère jouer celui qui ne sait pas :

— Non, mais quelque chose me dit que ce n’est pas très flatteur…
— La salope à la salopette ! Est-ce que moi, je balance le prénom de celles qui sucent ?

Je recentre le sujet de la conversation en employant un ton plaisant :

— Elles se trompent, vous avez un bleu de travail. Si c’était une vraie salopette, vous seriez carrément indécente et trop sexy !
— Carrément indécente ? Comment ça ?
— Eh bien, on en verrait beaucoup trop sur les côtés…
— Ah ça, y auraient des amateurs et des mateurs tout court, vous le premier !

Le terrain devient glissant. Mais heureusement pour moi, cette conversation s’achève, ...