L'album photo d'Anne 3
Datte: 21/11/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds
... le sais, mais je t’aime Pierre, je ne peux pas vivre sans toi. J’ai essayé, j’ai voulu t’oublier, je n’y suis pas arrivée. J’ai été malheureuse pour ce que tu m’as fait, mais encore plus à cause de notre séparation, même si c’est moi qui l’ai choisie. Je te pardonne, je t’avais déjà pardonné avant, même si je refusais de me l’avouer. J’espère oublier un jour, pas complètement bien sûr, on n’oublie jamais totalement, mais au moins que ça devienne juste un vague souvenir.
Voilà comment nous nous sommes réconciliés. Bon, de mon côté à Woodstock, j’ai aussi fauté, mais nous étions séparés. Je ne lui ai jamais dit ça.
- Hé Mamie, tu as fauté à Woodstock !! Tu n’en as pas parlé de ça hier !!
- Oui, bon, passons…- Oh non, c’était intéressant, avec Jimi Hendrix ?
- Mais non voyons ! N’importe quoi ! Jimi Hendrix ! Vous êtes les premiers à qui je le raconte. Je compte sur votre discrétion.
- Compte sur nous, on t’a déjà dit hier, ça ne sortira pas d’ici. C’était qui alors à Woodstock ?
- Je ne vais certainement pas vous raconter ça les enfants.
- En tout cas, Mamie, vous avez eu avec Papy une vie mouvementée.
Après une pause, où je me suis remémoré les folles étreintes qui ont suivi nos retrouvailles à Saigon, j’ai repris :
Je suis restée au Vietnam, le temps que Pierre se remette de ses blessures. Trois mois au total. Nous logions dans une petite maison, après sa sortie de l’hôpital.
Nous étions à nouveau un couple.
Je ne pouvais pas raconter à mes ...
... petits-enfants que nous faisions l’amour à tout moment de la nuit et de la journée. C’était un peu un antidote pour effacer notre séparation, une manière de rattraper le temps perdu. Un jour, nous avons même été surpris par l’infirmière américaine qui venait tous les jours changer les pansements pour sa blessure à l'épaule.
J’ai juste eu le temps de me cacher nue derrière le drap du lit :
- Je vois que vous vous remettez rapidement, a-t-elle juste dit, un sourire en coin.
J’étais rouge de confusion. Elle en a un peu rajouté en demandant si elle devait revenir plus tard. Puis, j’ai eu le droit à une couche supplémentaire le lendemain, lorsqu’elle m’a dit que bien que la blessure cicatrisait vite et plutôt bien, nous devions modérer la fougue de notre jeunesse, et peut-être mettre moins d’ardeur à fêter nos retrouvailles. Puis elle a éclaté de rire devant ma mine que je suppose déconfite.
- Bon, je reprends les enfants. Nous nous sommes mariés à Saigon, avec deux témoins, deux journalistes que nous connaissions, dont Jacques.
Je crois, Mathis et Manon, j’en suis même sûre, que votre mère a été conçue à Saigon. Parce que neuf mois plus tard, en 1970, elle est née. Nous étions revenus en France.
Je suis partie au Vietnam célibataire, j’en suis revenu trois mois après, mariée et enceinte. Imaginez le choc pour notre entourage.
C’est ma grossesse qui a précipité notre retour en France.
Au Vietnam, avant de rentrer, j’ai, toutefois, continué mon métier de ...