1. Vague scélérate


    Datte: 24/10/2023, Catégories: ffh, vacances, voyage, bateau, Oral pénétratio, aventure, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... douzaine d’essais, mon briquet accepte de faire une flamme, les feuilles s’embrasent, puis les branches. Ça pourrait être sympa, ce petit feu de camp. Pourtant les deux sœurs se tiennent serrées l’une contre l’autre et pleurent comme des madeleines. Je respecte leur peine. Si au moins j’avais une clope…
    
    La nuit est mauvaise, on aurait pu s’en douter. Vêtements mouillés qui donnent une sensation de froid, et surtout toutes ces images d’horreur dans nos têtes. Résultat, plus de temps auprès du feu ravivé qu’à dormir. L’occasion, pour se changer les idées, d’élaborer un plan pour le lendemain. D’abord, explorer notre supposée île. En est-ce vraiment une, ou bien la pointe de Madagascar ou autre ? Est-elle habitée, grande, petite ? Francesca restera sur place pour guérir tranquillement et nous partirons avec Laura en longeant la plage.
    
    Nous marchons une heure dans un paysage identique, plage et lagon d’un côté, forêt dense de l’autre, silhouettes de poissons d’un côté et cris d’oiseaux de l’autre. Puis, petit à petit, la forêt devient moins dense, plus claire, moins haute également. Enfin, après une autre petite demi-heure, nous atteignons une pointe sableuse mourant en pente douce dans la mer. Bout de l’île. Nous décidons de repartir par la plage opposée, de nouveau une heure et demie de marche avant de repérer, dominant la forêt, la masse basaltique de notre échouage. La forêt est à cet endroit très dense, certainement grâce à un sol moins sableux et plus volcanique. Les ...
    ... espèces sont nombreuses, de tailles variées, et l’on y reconnaît avec joie des cocotiers, des manguiers, des papayers, des bougainvilliers, même des bananiers et des tas d’autres espèces inconnues. Nous en profitons pour rapporter des brassées de bois mort.
    
    — Hou hou, Frane, crie Laura.
    — Ah, vous voilà enfin. J’étais inquiète, plus de cinq heures que vous êtes partis, dit-elle en clopinant.
    — Oui, mais, trois nouvelles : une bonne et deux mauvaises. On commence par quoi, demandé-je ?
    — Allez, balancez le tout, au point où on en est…
    — Nous sommes sur une toute petite île d’à peu près un kilomètre et demi de long, en forme de virgule. Ici, c’est la partie la plus grosse. Donc, pas d’aide à attendre. Ensuite, nous n’avons pas eu à traverser le moindre ruisseau, donc pas d’eau douce. Et ça, ce sera un vrai problème. Mais il y a plein de choses à manger, poissons et fruits, il y a même à boire dans les noix de coco.
    — Bon, ben… on fera avec. De mon côté, j’ai fait sécher la toile en la retournant deux fois et le contenu de nos deux valises. Vous, Jérôme, il faudra retourner vous chercher des fringues avant de puer comme un chacal !
    — Oui, des fringues, et pas que ça. Il va falloir organiser un vrai déménagement du bateau. Partante, Laura ?
    — Oui, mais seulement après avoir mangé. J’ai faim et soif. Et puis on se tutoie, ce sera plus simple.
    
    Blister de jambon et boîte de maïs, on convient de réserver le feu au soir. Ensuite, expédition au bateau, du moins, ce qu’il ...
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