Vague scélérate - Histoires de Sexe

Vague scélérate

... retrouver un jour la civilisation, nous deviendrons héritières de l’empire de papa. Et nous n’aurons pas le choix : tout bazarder ou poursuivre son œuvre. Il vivait, nous vivions, plus que bien, ce serait idiot de vendre.
— Quand tu dis « empire », ça représente quoi ? Je n’imagine pas, c’est pas mon domaine…
— Une douzaine de magasins en France, autant en Italie, quatre en Belgique, autant en Suisse et un à Luxembourg. Autant d’emplois, de loyers, plus les deux ateliers de production en Italie et en France d’environ quarante employés chacun.
— Ah ouais, quand même ! Une belle PME ! Et un beau chiffre d’affaires, je suppose ?
— Certainement. Je ne sais pas tout, papa ne parlait pas de ses affaires. Mais quand le prix moyen d’un paquet de pâtes tourne autour de trois euros, les siennes c’est quinze.
— Tant qu’il y a des gens pour en acheter, pourquoi se gêner ! Et donc vous allez reprendre l’affaire ?
— Je n’en sais rien, peut-être, si elle est saine, mais ça m’en a tout l’air. Moi je serais partante, à condition de la diriger, tu penses bien. Frane se voit plus dans la commercialisation, on pourrait faire équipe, vu qu’actuellement elle n’a pas de boulot. Mais elle a fait une licence en droit commercial et une école de commerce. Ça peut le faire. Moi j’ai juste à fermer mon cabinet de conseil.
— Et donc, pour en revenir à nos moutons ?
— Oui, eh bien, je vais dire autrement : Jérôme chéri, ma petite sœur est aussi amoureuse de toi. Si tu voulais bien faire l’amour ...

... avec elle comme avec moi, il n’y aurait plus de jalousie et tout irait pour le mieux dans le meilleur du microcosme de naufragés que nous constituons.
— Alors, vu sous cet angle… ça demande réflexion…
— Infâme macho ! C’est dommage parce que ton poisson était excellent.
— Ah ben quand même ! Merci. Pour te répondre, pour vous répondre, j’aurais du mal à dire non. Mais avec une petite condition : que pour la première fois nous ayons un peu d’intimité, Frane et moi. Comme nous sur la plage opposée. Une phase de découverte, en somme.
— OK. Je vais aller chercher du bois flotté. Bon après-midi.
— Sois prudente…

Francesca n’a pas soufflé mot durant toute cette discussion, alors qu’elle avait précédemment tenu tête à sa sœur. Mais l’aînée avait su reprendre l’ascendant. Peut-être aussi craignait-elle de se faire rembarrer en essayant de me séduire directement. Quoi qu’il en soit, je l’emmène sous la tente avec la sensation bizarre de le faire selon la volonté de Laura. Impression vite oubliée devant le corps somptueux qui m’est offert, tout en courbes lascives, une odalisque de toute beauté. Elle rosit sous mon regard, mais je l’interroge :

— Frane, tu n’as rien dit tout à l’heure, du coup je ne sais pas ce que tu penses. Tu es ici parce que ta sœur l’a voulu ?
— Non, pas du tout. Tu as bien vu notre altercation d’hier soir et de ce matin.
— J’ai bien compris que ça chauffait entre vous, mais vous parliez trop vite et en utilisant des mots que je ne comprenais pas. Alors ...