1. Philosophie du plaisir (2) : Sade, le Marquis et ses œuvres.


    Datte: 05/07/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... L’aphrodisiaque est présenté dans l’opinion comme un poison. La participation active du valet justifie l’accusation de sodomie, punie alors du bûcher. La condamnation par contumace du Parlement de Provence est cette fois la peine de mort, pour empoisonnement et sodomie à l'encontre du marquis et de son valet.
    
    Sade s’est enfui en Italie avec sa jeune belle-sœur Anne-Prospère de Launay, une religieuse, qui lui signe de son sang une lettre passionnée : « Je jure à M. le marquis de Sade, mon amant, de n'être jamais qu'à lui ».
    
    Les amants sont à Venise fin juillet, visitent quelques autres villes d’Italie, puis la chanoinesse rentre brusquement en France à la suite d’une infidélité du marquis. Ce dernier a fixé sa résidence en Savoie, mais le roi de Sardaigne le fait arrêter le 8 décembre 1772 à Chambéry à la demande de sa famille et incarcérer au fort de Miolans. Mme de Sade achète des gardiens qui le font évader le 30 avril 1773. Réfugié clandestinement dans son château, le marquis échappe aux recherches, prenant le large quand il y a des alertes. Le 16 décembre 1773, un ordre du Roi enjoint au lieutenant général de police de s’assurer de sa personne. Dans la nuit du 6 janvier 1774, un exempt suivi de quatre archers et d’une troupe de cavaliers de la maréchaussée envahit le château. Sans résultat. En mars, Sade prend la route de l’Italie, déguisé en curé !
    
    L’AFFAIRE DE LA COSTE
    
    La marquise et sa mère travaillent à obtenir la cassation de l’arrêt d’Aix, mais ...
    ... l’affaire de Marseille l’a cette fois coupé de son milieu. L'affaire suivante va cette fois le couper de sa famille.
    
    Sade a recruté à Lyon et à Vienne comme domestiques cinq « très jeunes » filles et un jeune secrétaire, ainsi que « trois autres filles d’âge et d’état à ne point être redemandées par leurs parents » auxquelles s’ajoute l’ancienne domesticité.
    
    Mais bientôt les parents déposent une plainte « pour enlèvement fait à leur insu et par séduction ». Une procédure criminelle est ouverte à Lyon. Le scandale est encore une fois étouffé par la famille. On verra par la suite avec quel soin madame de Montreuil s’est préoccupée de faire disparaître les traces de ces orgies.
    
    L’affaire est grave. L’une des jeunes filles est conduite en secret à Saumane chez l’abbé de Sade, qui se montre très embarrassé de sa garde et, sur les propos de la victime, accuse nettement son neveu. Les jeunes filles n’accusent point la marquise et parlent au contraire d’elle « comme étant la première victime d’une fureur qu’on ne peut regarder que comme folie ». Leurs propos sont d’autant plus dangereux qu’elles portent, sur leurs corps et sur leurs bras, les preuves de leurs dires. Les « priapées » de la Coste ont sans doute inspiré les « Cent vingt jours de Sodome ».
    
    Pour changer d'air, le marquis reprend la route de l'Italie le 17 juillet 1775 sous le nom de comte de Mazan. Son retour en août à La Coste fait surgir de nouvelles menaces. Le 17 janvier, le père d’une jeune servante, (que M. et ...
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