Mise en pièces d'un certain rêve américain
Datte: 18/10/2023,
Catégories:
articles,
Analyse,
Bande,
desinée,
graphisme,
femmes,
entre,
elles,
Auteur: Iovan, Source: Revebebe
... reconnaissables. C’est de loin sa manière de s’exprimer que je préfère.
Les bandes dessinées, devenues plus populaires, furent par la suite produites en quadrichromie, comme l’étaient les couvertures de ses albums.
Dans l’interview qu’elle accorde à Marmonnier, elle fait part de ses difficultés avec son éditeur, Fantagraphics, qui ne la soutient plus, mais qui détient deux albums qui ne peuvent être édités. Je n’ai trouvé aucune production nouvelle depuis 2016.
Je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle entre le travail de Rebecca et celui de qui je considère comme étant l’égal des Grands Maîtres, je veux parler de Monsieur Maurilio Manara. En ce qui me concerne, il n’y a pas matière à y réfléchir une seconde : le Maître impose son étalon.
Si Manara s’émerveille et nous fait partager son extase devant le miracle qu’est pour lui la Femme, à travers le regard d’une poésie graphique à la maîtrise absolue, rien dans ses dessins, même lorsqu’il montre les scènes les plus osées, n’est vulgaire ni même cru ou choquant, que ce soit dans la violence ou la dépravation, ses femmes restent d’une beauté sublime. Il y a toujours chez lui cette élégance et cette grâce que lui inspire son sujet : elles.
Il n’en va pas de même avec Rebecca, qui, elle, règle ses comptes et (nous) balance des torgnoles aux moralisateurs de tous poils.
Et elle le fait avec une violence et une crudité voulue et assumée, il y a chez elle une jubilation évidente à mettre en scène les situations ...
... les plus choquantes. En elles-mêmes, la plupart des scènes sont de pures provocations que je ne décrirai pas ici sous peine d’être « hors charte » (Laughing Out Loud !)…
Les sujets qu’elle aborde ne sont pas tous ma tasse de thé, si les scènes de femmes entre elles me ravissent, tant par la qualité du dessin que par la manière dont elles sont mises en scène (aspect très important de l’art de Rebecca) l’inceste par exemple qui n’est pas spécialement un sujet que je goûte particulièrement, exerce sur l’artiste une véritable fascination, et se retrouve en permanence dans son travail, que ce soit dans ses BD ou dans ses albums.
Je faisais le parallèle avec Manara un peu plus haut : rien chez lui ne me choque, pas un seul de ses dessins ne m’a un jour fait lever le sourcil réprobateur. Il n’en va pas de même avec Rebecca, même si ce n’est pas le sourcil réprobateur qui se lève, certaines scènes, certains dessins me font sourire et penser que là, c’est un peu « Too much… », comme on dit intelligemment.
Encore une fois, je ne décrirai pas… mais il y a manifestement chez elle cette volonté de pousser la provocation au bout du bout d’une manière tout à fait délibérée et assumée.
Son érotisme puissant et subversif dont la violence me subjugue et me ravit, son humour corrosif et jubilatoire me séduit d’autant que j’y retrouve un peu de l’esprit déjanté du magazine américain « Mad » qui me valurent, avec la lecture des aventures du commissaire San Antonio de Frédéric Dard, les ...