Mise en pièces d'un certain rêve américain
Datte: 18/10/2023,
Catégories:
articles,
Analyse,
Bande,
desinée,
graphisme,
femmes,
entre,
elles,
Auteur: Iovan, Source: Revebebe
... illustrés, sur l’étal d’une foire à tout… je tombai en arrêt devant le graphisme et la violence érotique inouïe qui explosaient dans chaque vignette de cette vieille BD oubliée, que je feuilletai furtivement, totalement sidéré.
J’achetai la BD, le gars ne sachant même pas ce qu’il vendait, et rentrai la lire chez moi. À la fin de la lecture de ce numéro de la série « Housewives at play », j’étais accro au dessin et à l’univers que proposait cette auteure et je fus stupéfait quand je découvris qu’il s’agissait d’une femme : Rebecca… ! Rebecca Hap m’avait conquis.
C’est la seule BD que j’achetai de Becky. Tout le reste, je le découvris sur le Net… faut-il pleurer, faut-il en rire… ?
Le travail de Rebecca qui me parle le plus, même si ses BD sont amusantes, comme celles dans lesquelles elle parodie la vie sexuelle de ces stars, connues aussi pour en faire beaucoup (Britney Spears, Katy Perry…), c’est celui que je découvris par la suite dans ses albums. C’est là qu’on y retrouve indéniablement ses univers et personnages de prédilection, et de loin, les plus convaincants.
Le personnage favori de Becky est la Milf middle class américaine, la jolie ménagère de la classe moyenne à la vie tranquille et rangée qui dans un basculement inattendu de son quotidien, va se retrouver dans des situations qui vont éveiller chez elle des désirs fous, insoupçonnés et terribles car mettant en péril l’équilibre de sa petite vie jusque-là tranquille et sans histoire(s)…
Le monde du ...
... « College » (Université) l’intéresse aussi. La jeune et jolie étudiante, qu’elle en fasse une pom-pom girl sexy ou une ravissante cheerleader, la fascine et se trouve être, elle aussi, un personnage récurrent dans ses planches.
Mais qu’elle choisisse de nous parler des bouleversements de la vie de la jolie Milf ou de la non moins jolie étudiante (le monde de Becky est essentiellement féminin), elle nous parle en fait de l’éveil des femmes à leur véritable désir, à ce forcené qui faisant irruption dans leur histoire va les emporter, peut-être ruiner leur réputation ou même leur vie, mais qui impitoyable « Prince Pas Vraiment Charmant », va les révéler sans pitié, à elles-mêmes.
Dessinatrice hors pair, fascinée par le corps féminin, Rebecca développe sa technique graphique selon trois axes.
Pour la BD, elle utilise un dessin plutôt simple, presque sommaire mais en même temps nerveux et puissant. L’encrage se fait à larges coups d’un pinceau énergique. C’est dans ces planches que l’utilisation des phylactères se fait très présente, parfois même envahissante.
Dans ses albums, les illustrations, au crayon, beaucoup plus rarement à la plume, sans un mot de texte, sont recherchées, le dessin y est sophistiqué et élégant. Les magnifiques créatures qu’elle y croque sont simplement affolantes d’érotisme et de lubricité. Ces dessins sont pour la plupart rehaussés de nuances de gris (celles-ci de qualité) qui donnent à son travail une excellence et une finesse entre toutes ...